M. Rajoelina est donné largement favori et pourrait être réélu sans avoir à affronter le deuxième tour prévu en décembre mais les résultats complets restent attendus. Mardi, il obtenait plus de 60% des voix, à l’issue de 50,83% des dépouillements, selon la commission électorale.
Devant plusieurs QG du parti présidentiel (TGV) de la capitale, des centaines de personnes se sont donné rendez-vous depuis le début de la semaine. Selon eux, venir chercher leur carte du parti leur permettrait d’obtenir de l’argent.
« Si le président était présent devant moi, je lui dirais qu’il nous a quand même promis de subvenir à nos besoins en contrepartie de nos soutiens car nous avons toujours été derrière le président », explique à l’AFP Emilienne Razafindramanga, ramasseuse de déchets à recycler, 44 ans.
« Donc nous demandons maintenant la somme de 350.000 Ariary », soit quelque 70 euros, une petite fortune dans ce pays qui est l’un des plus pauvres de la planète, « pour subvenir aux besoins de notre famille car nous sommes très pauvres », ajoute-t-elle.
« Je suis pauvre mais je reçois de l’aide donc je voulais remercier le président », explique Raveloson Razafindratoandro, retraité de 70 ans. « Il nous a fait des promesses aussi avant l’élection. Aujourd’hui, je suis ici pour prendre la carte en tant que membre actif. Grâce à ça, je peux me procurer l’argent qu’il m’a promis », ajoute-t-il, évoquant la même somme.
Le parti présidentiel dément des promesses d’argent.
« Cette carte prouve qu’on est membre du parti. Plus tard, lorsqu’il y aura des distributions de dons, les personnes à privilégier seront ceux qui ont cette carte. Mais jamais nous n’avons fait de promesses que nous allions distribuer de l’argent », nuance Rakotondrabe Josélito, responsable du TGV dans la commune rurale d’Ambohimangakely, à une quinzaine de km de la capitale.
Concernant la carte du parti, « il y a des rumeurs qui circulent en ce moment selon laquelle c’est une carte bancaire », raconte un autre responsable du TGV de la même commune, Rakotondrabe Josélito.
« C’est comme s’il y avait de l’argent dedans et qu’on allait le distribuer comme ça. C’est triste (…) c’est comme si on se moquait des gens frustrés », regrette-t-il.
Environ 60% des électeurs malgaches ne se sont pas rendus aux urnes jeudi dernier lors d’un scrutin tendu, pour lequel la participation était un élément clé, après un appel au boycott d’une majorité de l’opposition.