Pays continental dont l’économie repose principalement sur l’agriculture, l’élevage et la pêche, le Mali est un pays sahelien de l’Afrique de l’Ouest qui accorde beaucoup d’importance à la production animale qui contribuait en 2016 19 pour cent du produit intérieur brut de l’État et bétail était le troisième produit d’exploitation du pays après l’or et le coton. L’effectif du bétail, c’est-à-dire les bovins et les petits ruminants s’est vue en hausse depuis les vingt dernières années. C’est pourquoi le risque de contamination de la tuberculose bovine est très élevé dans un pays comme le Mali où la consommation du lait et la viande ne sont pas bien surveillés. De crainte de la prolifération de la tuberculose bovine par manque d’information, nous avons mis notre plume au service du grand public pour mettre à nu cette maladie qui poursuit sa course meurtrière à travers le monde. Pour ce faire, nous nous sommes mis aux trousses des experts en santé animale pour parler de la tuberculose bovine.
Découverte en 1882, par Robert Kock et confirmée en 1898 par Théobald Smith, la tuberculose bovine, maladie bactérienne contagieuse, est responsable de deux organismes différents, aujourd’hui désignés sous les noms de Mycobacterium tuberculosis (M. tuberculosis) et Mycobacterium bovis (M. bovis). Dans un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, il est noté que de janvier 2017 à juin 2018, 82 sur 188 pays et territoires (44 %) qui ont déclaré à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale leur situation en matière de tuberculose bovine, ont notifié la présence de la maladie. Bien que l’infection dans les troupeaux de bovins ait été contrôlée dans la plupart des pays, et aussi, malgré la lutte symbiose de l’OMSA, de la FAO et l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires menée en 2017, l’élimination complète de la maladie est compliquée par la persistance de l’infection chez plusieurs animaux sauvages. Cette raison a poussé plusieurs pays d’avoir de multiples voies préventives pour cette maladie qui reste encore un grave problème dans la santé animale et publique dans nombreux pays en développement comme le Mali. Selon une recherche portant sur les chiffres de la tuberculose bovine, il a été saisi 51 carcasses bovines à l’AFB et à l’AFS pour tuberculose et 15 carcasses pour autres motifs que la tuberculose en 2022 dans deux localités du district de Bamako(DRSV-DB). Toute chose qui explique que la tuberculose bovine constitue un danger imminent pour l’homme vu l’étroite relation existant entre l’animal et les humains. Tout comme la rage, la fièvre hémorroïsique, la grippe zoonotique, le charbon bactéridie zoonoses et la brucellose, la tuberculose bovine est une une maladie zoonotique qui peut tuer si les mesures ne sont pas prises très tôt.
Selon Dr Moumouni Guindo, la tuberculose bovine est une zoonose, c’est-à-dire une infection qui peut belle et bien être transmise aux humains par les animaux, et elle peut causer un état de santé semblable à celui de la tuberculose humaine. La tuberculose bovine est une cause majeure de morbidité et de mortalité de beaucoup de personnes dans le monde entier. Elle est principalement due à M. tuberculosis et habituellement transmise par voie respiratoire, lors de contact étroit, l’inhalation d’aérosols infectés, l’ingestion de produits laitiers non pasteurisés, mais aussi, le déplacement d’animaux infectés d’un troupeau à un autre. Aux dires de M. Guindo, cette grave maladie peut rester dormante pendant des années chez un animal ou un humain infecté sans que des signes cliniques ni des symptômes de maladie évolutive apparaissent, ce qui complique la détection des infections. Cependant lorsqu’elle est évolutive, précise-t-il, les symptômes généraux sont la faiblesse, une perte d’appétit, une perte de poids et une fièvre rémittente, les poumons devient aussi très atteints, il peut y avoir des quintes de toux intermittentes. La tuberculose bovine peut être soignée si les infections sont bien traitées sinon elle devient mortelle. Les personnes ayant contracté la maladie peuvent être traitées avec succès au moyen de médicaments antimicrobiens, a affirmé Dr Moumouni.
Quant à Moussa Cissé, vétérinaire ingénieur, la tuberculose bovine est un gros risque que même les experts dans le domaine la négligent. Alors qu’elle peut se transmettre à un humain à tout moment.《 Il n’existe pas de traitement préventif pour protéger les animaux d’une infection par la tuberculose》, a-t-il précisé. Pour reduire le risque de contamination chez l’homme, les acheteurs de bovins peuvent exiger que les animaux soient testés avant la transaction même si cela ne constitue cependant pas une garantie totale d’indemnité car certains animaux infectés semblent être en parfaite condition et ne présentent pas de signes d’infection avant leur abattage, a indiqué M. Cissé. Poursuivant ses propos, il dira que plusieurs agences de lutte imposent une quarantaine des animaux infectés afin d’éviter une transmission possible. 《 Nous avons exigé des mesures pour réglementer la transaction du bétail au Mali, mais, jusqu’à présent le secteur reste incontrôlé 》, regrette-t-il.
Pour conclure, nous estimons que la tuberculose bovine est une grave maladie dont la contamination à l’homme est très facile compte tenu du contact direct qui existe entre l’homme et le bétail. L’État doit renforcer le mécanisme de surveillance de la transaction du betail et de la consommation animale.
Youba Doumbia.