Le 26 juillet 2023, le président nigérien Mohamed Bazoum a été balayé par un coup d’Etat. Le putsch a été globalement condamné par la communauté internationale.
Le Niger était jusque-là considéré comme un pays qui obtenait les meilleurs résultats dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais après leur arrivée au pouvoir, les militaires ont remis en cause la politique sécuritaire de Bazoum.
Ils l’accusent de libérer des chefs terroristes sans garantie aucune. Ce discours ne laisse pas de marbre les autorités du Burkina Faso qui n’appréciaient pas la collaboration avec le président déchu.
« Tant que des hordes terroristes peuvent avoir des bases de recul dans un pays …»
En effet, selon le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean Emmanuel Ouédraogo, Ouagadougou a été « peiné face à un certain nombre de difficultés liées à la collaboration avec l’ancien régime du Niger ». « L’option sécuritaire (de Niamey) n’était pas la bonne » assure l’autorité.
« Il est essentiel que les forces armées (du Sahel) travaillent véritablement en bonne intelligence, parce que sans cette collaboration, c’est un travail qui va être difficile. Les frontières sont poreuses et tant que des hordes terroristes peuvent avoir des bases de repli dans un pays pour venir attaquer un autre pays, c’est vraiment difficile » a expliqué l’ancien journaliste. Malheureusement, le régime de Bazoum et Ouagadougou n’étaient pas sur la même longueur d’onde, a regretté M Ouédraogo qui s’exprimait le dimanche 27 août 2023 , sur la télévision nationale burkinabé.
« Même si par le jeu de quelques arrangements vous n’êtes pas agressé… »
Pour lui, l’option sécuritaire de l’ancien régime n’était également « pas assumée ». Elle « consistait de notre point de vue, par le truchement des puissances étrangères, à s’inscrire dans une dynamique qui ne pouvait pas être durable, parce que quand les groupes armés djihadistes sont dans votre pays, même si par le jeu de quelques arrangements vous n’êtes pas agressé, vous reportez l’agression, parce que tôt ou tard, ça va arriver » a assuré le porte-parole du gouvernement burkinabé.
Aujourd’hui, le Niger « est sur la bonne dynamique » croit savoir M Ouédraogo. C’est pour cela, que « nous soutenons fermement ce qui se passe au Niger » a t-il indiqué.
L’autorité est convaincue que le Niger, tout comme le Burkina Faso » cherchent à s’affranchir d’un certain nombre de contraintes pour pouvoir assumer pleinement » leurs » décisions » et leurs « options stratégiques ».