Cette question taraude quand même les esprits et suscite de doute sur l’impartialité de cette lutte dite “implacable” contre la corruption dont certains jugent de ” politique”. Pour cause, des inculpations et incarcérations pour d’éventuels faits de corruption sont perceptibles ces dernières années, mais aucun mécanisme ne semble pas être mis en place susceptible de saisir, de s’auto-saisir et de contrôler aussi les membres de la structure stratégique qu’est l’Oclei.
Plus particulièrement, il s’agit l’Office Centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), connu dans l’élaboration des différents rapports de corruption dans le pays. Cette exception manifeste à l’égard de cette structure concernerait aussi les autres institutions publiques voire gouvernementales qui doivent elles aussi, être en mesure de se soumettre aux contrôles judiciaires pour d’éventuels détournements des deniers publics. Certainement, c’est à cet esprit d’exemplarité et d’équité sociale qu’on parviendrait à bout de ces pratiques qui gangrènent nos administrations. Toute chose qui épargnerait à la justice la méfiance dont elle fait l’objet à longueur de journée. En effet, au Mali, le fléau semble prendre une proportion alarmante et ceci est traduit par plusieurs cas d’interpellations et d’incarcérations pour dilapidation des sommes colossales au détriment du pays, utilisées à d’autres fins. Même si cette traque de délinquants financiers est fortement saluée par une frange importante de la société mais par contre, certains citoyens manifestant leurs mécontentements s’opposent au caractère jugé ” d’unilatéral” de ces dénonciations et inculpations pour corruption qui n’auraient jamais touché selon eux, cette structure qui établit les différents rapports de détournements et de blanchiments d’argent dans nos administrations publiques et privées. En d’autres termes, ça semble prédire une frustration en vue qu’il faudrait y réfléchir suffisamment surtout que la perception de la justice n’est pas aussi reluisante due à la méfiance de la population. Il s’agirait par exemple, de l’incapacité à mener de contrôles envers les membres travaillant au compte de l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite ( OCLEI) d’autant qu’ils occupent aussi des postes de responsabilité donc, contrôlables. Et enfin, il serait difficile que la lutte contre la corruption soit effective et plus dissuasive sans que des personnes sensées être détentrices de cette machine ne soient poursuivies comme des autres citoyens ordinaires sinon, l’élan déclenché pour ce combat serait non seulement vain et considéré comme “politique” au détriment des autres.
Yacouba COULIBALY