En tant que Président de l’Union africaine cette année, le Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a rappelé, mercredi, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’attachement profond du continent au système multilatéral mais a insisté sur la nécessité de réformer le système des Nations Unies.
Il a jugé essentiel que l’Afrique, qui abritera 3,8 milliards d’individus à la fin de ce siècle, prenne part au Conseil de sécurité en tant que membre permanent. Il s’agit d’une question à la fois d’équité et d’efficacité, car il en va de la légitimité du multilatéralisme, a‑t‑il poursuivi.
À ce titre, le Président des Comores s’est félicité de l’intégration de l’Union africaine au sein du groupe du G20, qualifiant cet événement de « victoire diplomatique ».
Affirmant que l’Afrique fait face à des difficultés dans réalisation des objectifs de développement durable (ODD), M. Assoumani a rappelé que si l’agriculture représentait un potentiel de développement pour l’Afrique, dans un contexte d’insécurité alimentaire, il était indispensable de renforcer les partenariats entre les gouvernements africains, les organismes de développement et les secteurs privés étrangers. Il est temps également que nos partenaires nous appuient dans la mise en œuvre de réformes ambitieuses, telles que le transfert d’expertise et de technologies, a‑t‑il lancé.
Changements climatiques
Renouvelant ses condoléances aux peuples marocain et libyen victimes de pertes humaines et matérielles dues aux effets des changements climatiques, le Président comorien a adressé un appel à la communauté internationale afin de garantir une réponse efficace aux conséquences des changements climatiques en Afrique.
Plus spécifiquement, il a exigé la mise en œuvre effective des recommandations liées à la protection et à la préservation de l’environnement, et la concrétisation des engagements pris en faveur de l’adaptation et de la mitigation. Par conséquent, il a appelé à soutenir la Déclaration de Moroni, la Déclaration de Mombasa pour une économie bleue au service d’une croissance économique accélérée et la Déclaration de Nairobi, afin que les pays africains puissent plaider en faveur du développement durable, notamment lors de la prochaine Conférence sur le climat, la COP28, à Dubaï.
Enfin, il a adressé un appel en faveur du renforcement des capacités de l’ONU-Habitat, dans la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes, afin d’assurer un soutien aux localités africaines vulnérables aux changements climatiques.
Menaces sur le Sahel
M. Assoumani a ensuite abordé les menaces qui planent sur le Sahel. Alertant sur des attaques terroristes de plus en plus intenses, il a exhorté la communauté internationale à renforcer les efforts entrepris en matière de stabilisation tout en précisant qu’il incombait aux Africains de mettre en œuvre des plans de développement économique et social, dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Le chef de l’État s’est également dit préoccupé par la résurgence de changements anticonstitutionnels qui compromettent la démocratie, la paix, la sécurité et le développement socioéconomique, précisant que l’Union africaine avait imposé des sanctions.
Après avoir indiqué que la Zone de libre-échange continentale africaine mise en œuvre depuis 2021 contribuerait à stimuler l’économie, le Président comorien a réitéré sa demande d’appui au renforcement du partenariat stratégique entre l’Afrique et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).
Concernant la guerre russo-ukrainienne, il a salué l’initiative de paix africaine et a rappelé qu’il soutenait toutes les autres initiatives visant à contribuer à mettre fin à la guerre. Assurant enfin que les prochaines élections présidentielles aux Comores seraient organisées de manière libre et transparente, il a sollicité l’appui de la communauté internationale.