L’Union européenne a été appelée par les organisations de la société civile environnementale de la République démocratique du Congo, à renoncer aux approvisionnements des minerais de sang provenant du Rwanda, dans une déclaration adressée aux 27 chancelleries des pays membres de la communauté.
« Les organisations de la société civile environnementale de la RDC, réunies au sein du Groupe de travail climat REDD Rénové (GTCRR), ont recommandé à l’UE de renforcer les accords de coopération existants entre l’UE, les Etats-Unis et la RDC sur le développement de chaines de valeurs pour les matières premières en traitant directement avec cette dernière et en renonçant aux approvisionnements des minerais de sang en provenant du Rwanda », a-t-on lu dans une déclaration signée par Guy Kajemba Bagalwa, coordonnateur national du GTCRR et remis samedi, à l’ACP.
Dans cette déclaration, ces organisations ont demandé à l’UE de résilier sans délai l’accord du 19 février 2024 conclu avec le Rwanda, pour favoriser le développement des chaines de valeur durables et résilientes des matières premières car, selon elles, « le sous-sol rwandais ne regorge pas des minerais critiques et stratégiques ».
Elles ont également recommandé à l’UE de rendre effectif et contraignant son règlement sur le devoir de diligence raisonnée sur les chaines d’approvisionnement des minerais entré en vigueur en 2021, avant de l’inviter à prendre des sanctions contre le Rwanda et, personnellement, contre le président Paul Kagame, pour le maintien de l’activisme du M23 comme prétexte et alibi afin de continuer à exterminer des millions des Congolais et à piller les ressources naturelles de la RDC.
Un recul en matière de protection des droits de l’homme dans la région des Grands Lacs
Pour les organisations de la société civile environnementale de la RDC, l’UE a fait un recul de plusieurs décennies en matière de protection des droits de l’homme dans la région des Grands Lacs, en signant ce protocole d’accord avec le Rwanda.
Cet accord, ont-elles précisé, « favorise l’omerta de l’UE sur le pillage des ressources naturelles et l’holocauste des populations congolaises par le Rwanda en cautionnant la turpitude d’un Etat agresseur et en lui délivrant ainsi un passeport pour perpétuer l’extraction des minerais de larmes et du sang ».
Selon elles, cet accord a amené ipso facto l’exécutif européen « à atteindre de manière délibérée, le paroxysme de la jungle et du cynisme en matière de géostratégique ».
Il sied également de noter que dans une correspondance adressée à Mme Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, une Coalition d’Ong congolaises et internationales dénommée « le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a fustigé cet accord, avant d’inviter l’UE à soutenir les efforts visant à combattre la corruption et le trafic illégal des minerais de la RDC à travers l’occupation rwandaise et à favoriser un règlement pacifique et durable dans la région, seul gage du développement harmonieux.
Pour ladite coalition, les problèmes internes de la RDC ne peuvent être utilisés comme prétexte pour soutenir le régime rwandais dans son occupation à piller les ressources minières de son voisin congolais.
ACP/KHM