M. Diop était l’accusatrice de Djiby Ndiaye. À l’enquête préliminaire, relaye L’Observateur, qui a assisté à l’audience, elle avait déclaré que le mis en cause l’a violée à deux reprises dans la brousse séparant leurs villages qui sont situés dans la commune de Kébémer.
La première fois, avait-elle juré devant les enquêteurs de la Brigade de gendarmerie de Kébémer, il l’aurait appâtée en lui faisant croire qu’il devait lui remettre de l’argent de la part de son mari. «Il a utilisé à nouveau ce même procédé pour coucher encore avec moi, enfonce la plaignante, reprise par L’Observateur. J’avais peur de le dénoncer puisqu’il avait menacé de me jeter un sort. Quelques semaines après, je suis tombée enceinte.»
Cette grossesse fera éclater l’affaire au grand jour. «Sachant qu’il n’est pas l’auteur de ma grossesse, mon mari m’a conduite à l’hôpital et le médecin lui a révélé que je suis enceinte de cinq mois, avait avancé M. Diop. Je lui ai fait comprendre que c’est son ami Djiby Ndiaye qui m’a violée à deux reprises. C’est pourquoi nous avons décidé de porter plainte contre lui.»
L’accusé a toujours contesté les faits. Devant le juge d’instruction chargé du dossier, d’abord, il avait déclaré que la plaignante lui avait déclaré sa flamme avant de lui remettre son numéro. «J’ai couché avec elle à plusieurs reprises, avait confessé Djiby Ndiaye. Elle me rejoignait dans la brousse qui se situe entre nos deux villages pour qu’on fasse l’amour. Elle était toujours consentante. Elle a créé cette histoire juste pour laver son honneur, car son mari n’est pas l’auteur de la grossesse.»
Malgré cette défense, l’accusé a été inculpé pour viol et placé sous mandat de dépôt. Près de deux ans plus tard, à la barre, le prévenu est resté constant dans ses déclarations, sauf à propos de ses liens avec le mari de sa victime présumée et du lieu des rendez-vous avec son amante. Face au magistrat instructeur, il avait affirmé que ce dernier était son ami, mais devant la chambre criminelle, il a écarté tout lien amical avec l’époux cocu. Et si à l’instruction il avait avancé que les relations intimes avec M. Diop se déroulaient dans la brousse, devant le tribunal il a indiqué les rendez-vous galants avaient lieu chez lui («j’ai couché avec elle sur mon lit conjugal»).
Pour le reste, Djiby Ndiaye, marié et père d’un enfant, a assumé : il a reconnu avoir couché et engrossé la femme d’autrui. Il a été acquitté.