Depuis bientôt une semaine la population de Samé peine à avoir de l’eau potable
Située en commune 3 du district de Bamako, la situation géographique de Samé n’est pas du tout favorable en matière d’eau. Au moment où les gens se plaignent de ne pas avoir de l’électricité, chose qui a amené une pénurie de glaces sans précédent. Les habitants de Samé ne demandent qu’une chose, avoir de l’eau, source de vie. Beaucoup de familles sont abonnées par la Société Malienne de la Gestion d’Eau Potable (SOMAGEP). En effet, cela fait plus de cinq jours qu’aucune goutte d’eau ne sort des robinets de la localité. Les femmes de Samé font la queue devant les maisons qui disposent d’un forage d’eau.
La souffrance de la population
Il est quatre heures du matin, certains sont en train de prendre le Sohour qui marque le début du jeûne de la journée. Tandis que, des femmes ayant passé une nuit blanche dans le noir à cause de la chaleur se dirige vers les différents points d’eau de la localité. Sceau, bassine et bidon à la main, ces femmes s’arment de courages pour trouver l’eau qui se fait rare. Parfois, les femmes sont accompagnées de leurs enfants et de la femme de ménage dans le but de multiplier leur chance de trouver suffisamment d’eau à ramener à la maison.
Mieux, ces femmes bravent leur peur, dans une obscurité accentuée par l’insécurité grandissante. Malgré tout, elles marchent dans le noir sans peur ni crainte. Elles se suivent en file indienne allant d’un point à un autre pour acquérir un peu du fameux liquide précieux. Il y a quelques familles aisées du quartier qui possèdent des châteaux d’eau qui viennent souvent au secours des familles avoisinantes. L’ambiance est de tel qu’on dirait qu’il est 12 heures de la journée.
La famille Coulibaly a un château qui fonctionne avec l’électricité mais avec les coupures intempestives, la demande dépasse l’offre. Car, le château n’est pas suffisamment approvisionné en eau. Cependant, ils ont fait recours à un système mixte (électrique et solaire) pour pallier ce manque. La fourniture d’électricité n’est pas stable et le soleil ne brille pas assez fort souvent en cette période. Au dire de la maîtresse de maison Mme Coulibaly, le manque est une réalité dans la localité de Samé. « Nous avons déménagé à Samé depuis 1998. Il y a des moments de sécheresse mais ça n’a jamais atteint ce niveau », s’inquiète-t-elle.
Poursuivant, elle explique la générosité de sa famille envers les populations démunies de la localité. A l’en croire, « l’eau est essentielle à la vie ». Ce qui explique, dit-elle, « on laisse nos voisins s’approvisionner chez nous mais hélas on ne peut satisfaire tout le monde ». « Notre forage a un débit faible destiné à la consommation familiale mais on ne peut voir les gens souffrir sans apporter d’aide, surtout pendant ce mois de ramadan », a-t-elle indiquée.
Quant à la famille Maiga, ils ont installé un groupe électrogène pour pouvoir donner de l’eau aux plus vulnérables. Pour ceux qui ne savent pas, la localité de Samé est située sur une colline entre Bamako et la ville de Kati. Ce qui explique le fait que l’accès à l’eau n’est pas facile et c’est rare de voir un puit.
Dans les rares familles où il y en a, les gens font la queue. vu qu’il n’y a pas assez d’eau, si la demande est trop les puits tarissent. À en croire M. Diakité Astan Kouyaté, le robinet peut faire quatre jours sans que l’eau n’en coule. « Mon mari a installé le robinet pour me soulager mais actuellement ça ne va pas vraiment bientôt une semaine que je n’ai pas d’eau. En ville les robinets viennent soit le matin soit la nuit mais ici ce n’est pas le cas », a confié notre interlocutrice. La population de Samé souffre de martyre en ces temps. En cette période de jeûne et de forte canicule, avoir de l’eau disponible en qualité et en quantité ne devrait pas être un luxe pour ces populations vulnérables mais un droit inébranlable à l’homme.
Djeneba Sidibé