Des Iraquiens défilent en souvenir du général Qassem Soleimani en janvier 2021, un an après la mort du général iranien dans une frappe américaine à proximité de l’aéroport de Bagdad.
Des Iraquiens défilent en souvenir du général Qassem Soleimani en janvier 2021, un an après la mort du général iranien dans une frappe américaine à proximité de l’aéroport de Bagdad. Ameer Al Mohammedaw / DPA / Picture Alliance via Reute
Le tribunal a jugé coupables 42 personnes et entités, dont Donald Trump et des responsables de son administration, de la mort du commandant de la force Al-Qods en janvier 2020 en Iraq.
Un tribunal iranien a condamné le gouvernement américain à payer près de 50 milliards de dollars de dommages et intérêts pour avoir assassiné le général Qassem Soleimani en 2020 en Irak, a annoncé mercredi 6 décembre la justice.
Cette condamnation intervient près de quatre ans après la mort le 4 janvier 2020 du commandant de la force Al-Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad. Le président Donald Trump avait déclaré à l’époque avoir ordonné la frappe en réponse à des attaques contre les intérêts américains en Irak. En riposte, l’Iran avait tiré des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak.
49 milliards et 770 millions de dollars
«À la suite de la plainte déposée par 3318 compatriotes de tout le pays (…), un tribunal de Téhéran a condamné le gouvernement américain à payer un total de 49 milliards et 770 millions de dollars au titre des dommages moraux et matériels», a indiqué l’agence de l’Autorité judiciaire Mizan Online. Le tribunal a jugé coupables 42 personnes et entités, dont Donald Trump et des responsables de son administration, selon Mizan.
Cette condamnation intervient alors que Téhéran accuse Washington d’être «complice» d’Israël dans sa guerre menée dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas. Les États-Unis mettent eux en cause l’Iran, qui soutient le Hamas, dans des attaques menées par des groupes pro-Iran contre les troupes américaines basées en Irak ou en Syrie.
Gel d’avoirs iraniens aux États-Unis
Qassem Soleimani, qui était l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, demeure une figure adulée par les partisans de la République islamique. L’Iran et les États-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980, un an après la chute du Shah.
En octobre, un tribunal iranien avait condamné le gouvernement américain à payer 420 millions de dollars en compensation aux victimes d’une opération militaire lancée en 1980 pour tenter de libérer les diplomates retenus otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran. En 2016, la Cour suprême américaine avait ordonné le gel d’avoirs iraniens aux États-Unis pour dédommager des victimes d’attaques imputées à l’Iran.