En tout cas, la question fait du grand bruit au sein de la classe politique et de la société civile. Celle-ci fait suite aux différentes manifestations observées d’un peu partout du pays sur la libération de Kidal dont certains, par récompense politique ou par aveuglement, réclament la candidature du Colonel à se présenter aux futures échéances présidentielles d’autant bien que le Mali se trouve toujours embourbé dans des crises institutionnelles et politiques.
Visiblement, le Colonel a l’air bien réservé sur cette question de candidature et semble être rassuré au futur, d’une autre popularité constituant, une victoire à travers notamment, la reconquête de Kidal. En effet, depuis mars 2012, l’armée malienne n’avait pas accès à cette localité, à plus forte raison d’y exercer son pouvoir. Cette ville, secouée par des mouvements terroristes avec à leur tête, la CMA, n’avait pas acceptée jusque-là de se soumettre aux autorités de Bamako. Mais le 14 novembre dernier, le vieux rêve a été réalisé par les forces armées maliennes qui se sont emparées des emprises onusiennes abandonnées suite à d’intenses combats aéro-terrestres contre les forces du mal. Par ailleurs, cette reconquête de Kidal, a été immédiatement répondue par une liesse populaire dont la mobilisation était perceptible d’un peu partout du pays. Assimi et ses hommes sont félicités en héros, pour avoir libéré l’unique ville rebelle du pays avant de la faire rentrer dans le giron malien. Cette reconquête est plus qu’une fierté pour certains observateurs politiques, pour d’autres, une autre popularité que le Colonel Goita vient d’en recevoir, un rêve de plus d’une dizaine d’années. Derrière cette ferveur publique, se cache certainement d’autres ambitions politiques révélées lors des manifestations. Dans la foulée, l’appel à candidature du Chef de l’Etat à se présenter aux futures élections présidentielles était réclamée par un certain nombre de manifestants qui trouvaient la question de Kidal comme étant la seule obstacle qui pouvait freiner cette ambition politique. Déjà la classe politique et la société civile semblent être partagées sur cette éventualité d’autant que des réserves du Chef de l’Etat bien que visibles dans les actes semblent conforter les hypothèses. Et au-delà de la question de Kidal, tout doit être fait pour que le Mali puisse évoluer avec les autres pays bien au-delà de ses voisins, à moins que la libération de cette ville stratégique ne donnerait pas une carte blanche au roi du jour.
Yacouba COULIBALY