Face aux tensions sociopolitiques qui sévirent dans le pays depuis mars 2021, des sommités de la démocratie africaine sont venues s’enquérir de la situation. Dans l’objectif de trouver des solutions idoines, la délégation est-africaine a fait le tour de la classe politique membre de l’opposition. Cependant les tentatives de rencontre avec le pouvoir ont toutes été vaines. Fort de ce constat, Martha Wangari Karua, ancienne ministre de la Justice et des Affaires constitutionnelles du Kenya et ses camarades invitent le président de la République à se ressaisir et à calmer le jeu politique en cette veille d’élection présidentielle.
« La mission a été informée de la situation politique au Sénégal qui depuis un moment est caractérisée par des violences politiques. Choses, qui ont entraîné la mort d’au moins 16 personnes, des blessés et la destruction de propriétés privées. Et, ces violences politiques semblent avoir été déclenchées par la condamnation, en mai, du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, à une peine d’emprisonnement à la suite d’une condamnation par un tribunal pour délit de corruption des mœurs (…) », rapportent-ils.
Ainsi, les membres de la plateforme panafricaine des partis d’opposition dénoncent l’arbitrage noté dans le système judiciaire sénégalais. Qui actuellement n’a pas la capacité de statuer de manière indépendante sur les divergences politiques dans le pays.
« Nous sommes préoccupés par le fait que l’apparente interdiction de la candidature de Sonko, qui s’est rapprochée de très près des élections et a été suivie par la dissolution de son parti Pastef constitue désormais une évolution politique polarisante dans le pays et risque d’affecter la crédibilité des élections prévues l’année prochaine », se désolent-ils.
C’est pourquoi « nous invitons Macky dont le mandat tire à sa fin de sortir avec la tête haute, en laissant le Sénégal tel que nous l’avons connu dans le passé. Car le pays de la Téranga a toujours été une vitrine de démocratie pour le continent africain ».
Face à la répression et à l’emprisonnement de journalistes, d’hommes politiques, de civils, la coupure fréquente des signaux de télévision et radios, la plateforme panafricaine des partis d’opposition monte en créneau.
« Nous exigeons Macky Sall à respecter l’état de droit, à faire avancer les libertés publiques qui ont été bafouées, le droit de faire des manifestations, la liberté de la presse. Nous lui demandons d’ouvrir le débat politique pour permettre à l’opposition de s’exprimer et à libérer tous les détenus politiques et d’opinion. Macky Sall doit permettre à tous les candidats de poser leur candidature y compris le maire de Ziguinchor. Ainsi nous l’invitons vivement à libérer le chef de l’opposition Ousmane Sonko afin qu’il puisse candidater à l’élection présidentielle de février 2024 », a lancé Martha Wangari Karua, ancienne ministre de la Justice.
Cependant, hormis l’appel fait au président de la République Macky Sall, la délégation est-africaine invite la Commission de l’Union africaine à venir au Sénégal pour voir de leur propre chef l’état de dégradation des droits humains, des libertés d’expression», a déclaré la cheffe de mission face à la presse ce 9 novembre 2023.