En résistant aux pressions et sollicitations fortes lui demandant de tordre la main à la justice pour libérer les soldats ivoiriens détenus à Bamako, le président Assimi Goïta a pu préserver et conforté ses convictions relatives au renouveau du pays.
Alors que ses détracteurs commençaient à l’accabler déjà d’être « un dictateur », qui est prompt à violer les textes et procédures instituées, le président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta vient de démontrer qu’il tient beaucoup au respect des principes de l’Etat de droit. Il a tenu au respect strict du principe de l’indépendance entre les pouvoirs, en particulier entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire dans cette affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako, depuis le 10 juillet 2022.
En effet, malgré les supplications des autorités traditionnelles et religieuses du Mali et de la Côte d’Ivoire, auxquels s’ajoutent les incessants appels des forces sociopolitiques des deux pays, le président de la Transition est resté droit dans ses bottes. Ce, malgré la lenteur de la justice à laquelle le dossier a été très tôt transmis. Le colonel Assimi Goïta, en tant que chef de l’Etat et considéré comme président du Conseil supérieur de la magistrature n’était-il pas prédisposé à s’interférer dans la procédure judiciaire afin d’ordonner ses instructions ? Certainement, surtout que cette affaire avait une connotation d’affaire d’Etat et de haute portée sécuritaire.
Le président malien a tenu à préserver non seulement l’image de marque, le respect de la souveraineté du pays, mais aussi et surtout l’honneur de l’institution judiciaire, sans laquelle aucune vie en société n’est possible. Et l’occupant du palais de Koulouba a pu imposer ses convictions quant au respect des règles de fonctionnement de la démocratie.
En outre, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta, qui pouvait se prévaloir du régime d’exception qu’il dirige pour s’adonner à une justice d’exception, la justice militaire par exemple, a préféré faire confiance à la justice civile. Celle-ci est réputée plus protectrice des principes d’équité, de présomption d’innocence garantissant plus de sécurité juridique. C’est donc une preuve que l’homme fort du Mali d’aujourd’hui a bien des atomes crochus avec les valeurs démocratiques, malgré ses apparences …martiales. N’est-il pas à la tête d’un pays qui se bat pour mettre fin à l’impunité, malgré les écueils et les pesanteurs socio-culturelles ? Le Colonel Goïta semble donc marquer des points sur ses convictions quant à conduire le pays vers sa refondation mais dans la démocratie adaptée aux valeurs sociétales du Mali des pères de l’indépendance. Ce qui est à saluer et à encourager.
Il ne reste qu’à souhaiter que ses convictions du Col Assimi Goïta le poussent à tout mettre en œuvre pour conduire le pays vers des élections véritablement libres, transparentes, crédibles et des plus sincères pour poser les jalons de lendemains meilleurs. C’est à ce prix qu’il sera assuré de sortir de la scène nationale par la très grande porte et faire mentir ses adversaires et détracteurs de tous bords.
Boubou SIDIBE