En dépit du récent passage du ministre Ismael Wagué dans la capitale des Ifoghas, l’incertitude demeure entière quant à une fumée de calumet rendant plausible un retour effectif de l’administration électorale. A quelques encablures de la date fatidique, en effet, impossible d’assurer si la huitième région – devenue un rocher infranchissable – fera partie ou non du territorial concerné par la consultation référendaire. En tout cas, la visite de courtoisie du ministre en charge de la Réconciliation nationale, en dépit des propos laudatifs à l’adresse du président de la CMA, n’aura guère servi à clarifier la situation et à lever les équivoques sur les risques d’invalidation du projet électoral pour défaut de conformité avec les exigences constitutionnelles. En clair, la loi fondamentale malienne est formelle : aucune réforme constitutionnelle n’est admissible avec la moindre menace sur l’intégrité territoriale. C’est manifestement le cas avec la mainmise quasi totale des seigneurs de l’Azawad sur des pans entiers du territoire, qui échappent à l’Etat au point qu’annuellement les symboles séparatistes y défilent impunément. Il reste qu’en dernier ressort les autorités de la Transition, pour les besoins de la circonstance, pourraient se résigner à des transactions spécifiques sur le déroulement des opérations électorales sur un territoire qui faisait l’objet naguère d’une parade d’avions de combat de l’armée malienne, avant que les échanges de courtoisies ne succèdent aussitôt aux survols d’intimidation.
Face au Covid, le Mali opte pour la souveraineté sanitaire
La souveraineté sanitaire est un concept nouveau inspiré à Boubacar Sidiki Fomba, membre du CNT, par son accession à la présidence de la Commission législative en charge de la Santé. Si tôt installé dans ses nouveaux attributs que le Dieu des Mers et des Océans transpose déjà les inventions de la Transition au secteur qu’il dirige désormais d’une main de maître au sein de l’organe législatif. Mais il tient surtout d’une ardeur souverainiste qui transparaît déjà dans les actes de tous les jours des autorités maliennes de transition. Exemple parmi tant d’autres, il ne se déroule jamais un conseil des ministres où le gouvernement ne communique sur l’évolution de la Covid-19 au Mali avec en sus le traditionnel rappel du chef de la Transition sur l’observance des mesures préventives. Le hic est que la Covid -19 semble reprendre de la vigueur au Mali à un moment où tous les facteurs ou presque paraissent défavorables à la propagation du virus. La canicule bat son plein et l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré la victoire totale de la planète sur la pandémie. Derrière le combat contre une maladie déclarée vaincue par le reste du monde ne se cache peut-être pas qu’une simple option pour la différence ; il pourrait dissimuler aussi des intérêts inavouables en rapport avec les résidus de l’importante manne mobilisée dans la lutte contre la pandémie.
Rassemblées par la Rédaction