Je ne sais pas ! Oui cher grand-père ! Même les traces d’une fourmi noire sur une pierre noire dans une chambre noire pendant la nuit noire est plus visible que là où s’en va le Mali, comment et pourquoi ? Seulement des applaudissements et des cris de soutien et l’on ne sait ni de qui ni sur quelle base ? Quand même on s’en va et l’on ne sait ni où ni pourquoi ? Et surtout qui a décidé cette aventure.
Oui cher grand-père ! Si les institutions de la démocratie ont été battues de telle sorte qu’il ait un patron et un syndicat. Que le patron ait des droits et aussi l’employé. Qu’il y ait un homme muni d’arme (militaire) mais que ce dernier soit sous une autorité politique et civile. Qu’il y ait des dirigeants munis de pouvoir mais qu’à côté, des citoyens munis de savoir puissent leur parler sans crainte ni peur.
Si les intuitions démocratiques ont été battues de telle sorte que seul le procureur poursuive, que seul le juge condamne et que la force et toute la force reste à la loi, cher grand-père, le Mali est en train de faire sa valise pour un voyage inconnu voire anarchique. Si les institutions démocratiques sont faites de telle sorte qu’aucune pensée politique ne fasse peur dans la limite de la loi, qu’aucune liberté ne fasse craindre dans le respect de l’ordre.
Si les institutions de la démocratie ont été battues de telle sorte que les députés puissent contrôler le gouvernement et que le juge, seul maître tranche dans la loupe de la loi, aujourd’hui, la pirogue malienne s’en éloigne emportée par une forte vague de passion. Le pouvoir et tous ses contre-pouvoirs de contrôle et de suivi, la société civile, les groupes parlementaires, les journalistes, les politiques, etc., si tout doit s’assujettir au unique et seul pouvoir ? Qu’aucun pouvoir n’arrête aucun pouvoir, où ira le Mali ?
Et pis, la pirogue malienne comme si sans repère ni référence et ne sachant plus à quel saint se vouer tangue dans tous les sens et se fie à tout. Avec une politique du “tout sécuritaire”, une opposition de “seulement élection” et le citoyen malien pris en otage de l’incertitude de l’avenir, le Mali tangue et ne cesse de tanguer. Il va dans tous les sens, pactise avec tout et croit en tout. Que c’est triste ! Triste.
Au même moment au lieu des lampes éclectiques et scientifiques pour éclairer les lanternes et pousser à des bonnes actions, que des groupes de flatteurs pour tout applaudir d’un côté et un autre groupe, d’un autre côté pour tout dénigrer et le Mali au juste milieu, telle une biche entre deux lions, continue à errer, fuyant une décentralisation chez lui, pour un fédéralisme ailleurs. Quel comble ? A mardi pour ma 58e lettre. Inch’Allah !