Les combats entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la RDC ont redoublé d’intensité autour de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays.
Saké est au cœur d’intenses combats depuis que le M23 a lancé, le 7 février, une nouvelle offensive sur cette ville située à une vingtaine de kilomètres de Goma. Considérée comme le « dernier verrou » sur la route du chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la ville est encore contrôlée par les Forces armées de la RDC (FARDC), assurent les autorités congolaises.
Les rebelles du M23, qui occupent une partie des quartiers sud, affrontent les FARDC et les wazalendo – des miliciens supplétifs de l’armée régulière. « Tout est mis en œuvre pour la protection des populations de Saké, Goma et tous les alentours », a assuré Jean-Pierre Bemba, ministre congolais de la Défense, qui était à Goma ce mardi pour la seconde fois en moins d’une semaine.
Notre cartographie permet de mieux saisir l’ampleur de cette offensive du M23 et la stratégie d’encerclement que le groupe armé semble vouloir mettre en œuvre.
Des dizaines de milliers de déplacés
Cette offensive du M23 a jeté des dizaines de milliers de personnes sur les routes, qui fuient les combats. « Depuis le 27 janvier, des explosions de bombes ont fait au moins 17 blessés à Saké, y compris dans le site de déplacés. Au 7 février, Saké hébergeait plus de 100 000 personnes déplacées », notait le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) dans un état des lieux de la situation daté du mardi 13 février. « La plupart des personnes déplacées vivent dans des conditions précaires et n’ont pratiquement pas accès à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et autres besoins fondamentaux », ajoute l’organisation onusienne.Lundi 12 février, le Conseil de sécurité a tenu une réunion à huis clos sur la situation. Ses membres ont « exprimé leur inquiétude concernant l’escalade de la violence et la tension continue dans la région » et insisté sur leur « soutien total à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC ». Un document de l’ONU, dont le contenu a été rendu public le même jour, a notamment affirmé qu’un « missile sol-air présumé des Forces de défense rwandaise (RDF) » avait visé le 7 février, sans l’atteindre, un drone d’observation des Nations unies.