Actuellement, nous assistons à une raréfaction du sucre dont le prix fait l’objet de fluctuations. Ce produit de première nécessité est désormais cédé aux consommateurs entre 700 et 800 F CFA, le kilogramme. Pour comprendre la flambée du sucre, votre hebdomadaire, Le Pélican, a sillonné quelques marchés des rives gauche et droite de Bamako et environnants. La synthèse de notre enquête auprès des grossistes et détaillants !
Depuis plusieurs années, l’Usine de production sucrière du Mali (Sukala-SA) est en fonction. Mais elle n’arrive pas à satisfaire le besoin de la population malienne, raison pour laquelle, notre pays reste attaché à la consommation de sucre importé. Or, ces dernières années, on constate, du jour en jour, à la rareté du sucre dans les marchés de Bamako et environnants. Ce qui crée une instabilité du prix. Cette rareté du sucre s’expliquerait par une incompréhension entre le Gouvernement du Mali et les commerçants (grossistes et détaillants) sur la fixation du prix de produit sucrier.
Dans les différents marchés des quartiers de Bamako et environs (communes du Mandé et de Kalabancoro), nous constatons, depuis plus d’un mois, à la rareté et cherté du sucre. D’après des boutiquiers, le sac du sucre leur est cédé à des prix fluctuants de jour au lendemain. Pendant le mois de ramadan de cette année, le sac de 50 KG du sucre était cédé aux détaillants à 29500 FCFA. Mais actuellement, le prix a trop grimpé. Aujourd’hui, vous pouvez acheter le sac de sucre à 34500 FCFA mais le jour suivant, lorsque vous vous rendez dans le même endroit, vous trouverez que le prix a encore grimpé, se lamentait un enquêté.
Chez la majeure partie de nos enquêtés, le prix du sac de sucre varie entre 35 000 FCFA et 35700 FCFA. Acheter à ces prix, ils revendent aux clients entre 700 FCFA et 800 FCFA le prix maximal du kilo.
« Le manque du sucre nous coûte très cher, car l’achat de certaines marchandises est subordonné au sucre. Ainsi, si vous n’avez pas de sucre, les femmes qui font la crème de mil « dèguè », le petit pain ou gâteau de mil ou riz « takula », ne vont pas acheter chez vous les autres produits tels que : le lait en poudre, le mil, la farine ou même du thé, pour ceux qui prennent du thé », s’explique un commerçant au marché de Djicoroni Para.
Quant aux clients interrogés, ils disent qu’ils ne savent pas pourquoi le prix du sucre ne cesse d’augmenter ainsi. Ils se demandent : à qui la faute ? Est-ce la faute aux grossistes ou aux autorités ? Tous attendent une réaction concrète pour une solution rapide de la part des autorités de la Transition.
Nous avons remarqué que dans plusieurs quartiers des communes III, IV, V de Bamako et celles du Mandé et Kalabancoro, les boutiquiers détaillants ne vendent plus le sucre en kilogramme. Car ils estiment qu’ils ne bénéficieraient que de 50 F CFA seulement sur le kilo. Alors que, dans ces 50 F CFA, les frais de transport en sont inclus. C’est la raison pour laquelle, ils préfèrent vendre en sachet de 50 FCFA ou de 100 F CFA.
Lors de notre enquête, certains commerçants détaillants et grossistes nous apprennent qu’ils acquièrent le sucre dans des conditions extrêment difficiles dont ils n’arrivent pas à tirer du bénéfice. Ce qui contraint certains commerçants d’arrêter de vendre purement le sucre sur la Rive Droite de Bamako (Marché de Badalabougou, Sabalibougou, Kalabancoro Tiébani) depuis des semaines. Idem chez certains boutiquiers de la rive gauche (Bamako Coura, Djicoroni Para, Sébénicoro, Kalambabougou).
Cette situation aurait certainement encouragé le tout nouveau Ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, d’organiser, le vendredi dernier, une rencontre entre son département et les opérateurs économiques, chargés de l’importation des produits de première nécessité.
A cette occasion, le Ministre a invité les commerçants à une collaboration étroite pour vaincre ce manque de denrées alimentaires dans les marchés (notamment du sucre). Ce, afin que le sucre y soit disponible pour la satisfaction des besoins de la population. A cet effet, Moussa Alassane Diallo a demandé de mettre, dans un délai d’un mois, 100 000 Tonnes de Sucre à la disposition des consommateurs. Souhaitons que cela soit une réalité afin d’endiguer la rareté et la cherté du sucre !
Bata Kamissoko et Boubacar Bani Traoré (Stagiaires)