Les dirigeants européens ont accumulé les erreurs sur le front énergétique, se rendant dépendants des exportations du gaz américain, écrit le journaliste Matt Purple dans le magazine britannique The Spectator.
La fermeture de centrales nucléaires en France ou en Allemagne, conjuguée avec la baisse des livraisons russes, ont mis les Européens dans la panade, souligne le journaliste.
« La fermeture des centrales nucléaires au nom de la sauvegarde de la planète n’a fait que rendre le continent plus dépendant du gaz naturel russe. Et maintenant […] ces mêmes Européens se retrouvent dépendants des exportations américaines et grognent tout le temps », écrit ainsi Matt Purple.
C’est notamment « l’obsession » pour la transition écologique qui a poussé les Européens dans les bras de Washington, ajoute le journaliste.
Les États-Unis, au contraire, ont su préserver une certaine indépendance énergétique, en misant sur leurs propres hydrocarbures. Dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden avait d’ailleurs révoqué le permis de construction du pipeline Keystone XL, qui aurait dû amener du pétrole depuis le Canada jusqu’au Texas, rappelle Matt Purple.
Vers la guerre économique?
Les États-Unis mettent par ailleurs l’Europe en difficulté avec la loi sur l’Inflation Reduction Act (IRA), qui consacre le retour à une forme de protectionnisme économique. Des mesures qui devraient permettre à Washington de subventionner les entreprises vertes produisant sur le sol américain.
Une mauvaise nouvelle pour l’économie européenne, qui pourrait voir son industrie siphonnée. Les gros constructeurs d’automobiles, comme la France ou l’Allemagne, craignent tout particulièrement que leur industrie s’en aille outre-Atlantique.
» Il y a un grand risque que les États-Unis et l’UE déclenchent une sorte de guerre commerciale. Et tout cela à cause de moulins à vent », ironise Matt Purple.
L’Europe songe à répondre en adoptant à son tour des mesures de protections économiques, en particulier pour les industries vertes.