L’enquête pour harcèlement moral et sexuel qui visait l’ex-président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a été classée sans suite, a-t-on appris dimanche de source proche du dossier, confirmant une information des journaux Le Monde et L’Equipe.
« Je me félicite de cette décision qui reconnaît la probité de mon client. L’enquête pénale, approfondie, a pu vérifier que rien des accusations qui avaient été portées hâtivement sur lui ne tenait la route », a réagi son avocat Thierry Marembert, joint par l’AFP.
Selon la source proche du dossier, la procédure a été classée le 17 octobre, pour infraction insuffisamment caractérisée.
Après 11 années de règne, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF fin février 2023 après plusieurs mois de tempête, fragilisé par des déclarations maladroites sur l’icône Zinédine Zidane et par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié.
Deux semaines plus tôt, un rapport d’audit établi par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et diligenté par le ministère des Sports avait été dévoilé.
Une synthèse rendue publique par l’exécutif énonçait des « dérives de comportement (…) incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée ».
Il pointait aussi des « prises de position publiques déplacées », « le comportement inapproprié (…) vis-à-vis des femmes » notamment à travers des « SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres ».
Mi-janvier 2023, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour harcèlement moral et sexuel après un signalement des inspecteurs de l’IGESR, confiée aux policiers de la Brigade de répression de la délinquance à la personne.
L’ex-directrice générale de la FFF Florence Hardouin, entendue au cours de l’enquête, a d’abord porté plainte contre lui avant de finalement passé un accord transactionnel avec la FFF et de s’engager à ne pas se constituer partie civile si un procès contre M. Le Graët avait eu lieu.
Quelques heures après son départ de la FFF, Me Marembert avait annoncé une plainte en diffamation contre Amélie Oudéa-Castera, alors ministre des Sports, l’accusant d’avoir « menti » sur le rapport de l’IGESR. Il soulignait une différence entre la synthèse du document, publiée le 15 février 2023, et son intégralité.
Elle sera jugée pour diffamation par la Cour de justice de la République les 3 et 4 décembre prochains.