« Qui va lentement va sûrement ». Et le Gouvernement de Transition veut aller avec tact pour persuader la majorité des Maliens sur la réforme constitutionnelle en vue.
Si l’exigence de voir tout l’appareil de l’AIGE devenir opérationnel est une exigence d’ordre public avant d’aller aux urnes, la « vulgarisation » du texte constitutionnel est une préoccupation du gouvernement pour mieux convaincre les réticents à l’adoption du projet. Et le ministre d’Etat de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement estime que les autorités de la Transition veulent « convaincre et non vaincre ». Et de souligner que le gouvernement est en phase avec la classe politique, avec laquelle il a des concertations régulières, en vue de trouver un consensus sur les réformes prévues.
Pour le ministre Col Abdoulaye Maïga, il urge de lancer un appel en direction de la LIMAMA, qui critique vertement le concept de la laïcité dans le projet de texte constitutionnel. « Le principe de la laïcité a toujours existé dans toutes les Constitutions du Mali depuis son indépendance. Et c’est ce principe même qui a permis l’émergence de certaines organisations et associations comme la LIMAMA. C’est donc assez curieux de protester contre un principe sur la base duquel on existe », a-t-il expliqué. Avant de relever qu’il est erroné de croire que la crise sécuritaire que vit le Mali est liée à la question de la laïcité.
Pour ce qui concerne les voix discordantes appelant à abandonner le projet référendaire, le ministre porte-parole du gouvernement assure qu’il est un ministre qui doit travailler en vue d’exécuter les instructions des plus hautes autorités du pays. Et, celles-ci concernent aussi les réformes politiques et institutionnelles, dont le projet d’adoption de la nouvelle Constitution. « Vous savez, nous n’avons pas d’ambitions démesurées pour ce pays. Nous ne cherchons qu’à travailler pour le bien-être des populations. Cela passe par nos efforts en vue de convaincre et non vaincre », a-t-il souligné. Tout en demandant aux hommes de médias de travailler à sensibiliser davantage les différents acteurs de la Nation à se donner la main pour l’atteinte des objectifs fixés par cette Transition.
Il a même laissé entendre que certains pouvaient même concevoir que les autorités du moment puissent transmettre « la pate chaude » (les insuffisances et lacunes au plan institutionnel) aux générations futures, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la marche du pays, la patrie commune. Mais, les autorités de la Transition ont plutôt choisi de travailler corps et âmes, face à beaucoup d’obstacles pour réussir et mettre le pays sur de bons rails.
Ce qui veut dire qu’en définitive, la décision de reporter le projet d’adoption de la nouvelle Constitution du Mali a été prise dans l’intérêt exclusif du peuple malien. Une sorte de recul pour mieux sauter, ou de recul pour mieux convaincre et susciter l’adhésion populaire requise pour de telles réformes d’envergure.