La reprise du trafic ferroviaire tourne finalement à la tragédie là où un arrêt définitif était pressenti. Ces derniers temps, en effet, l’irrégularité des voyages avait franchi un seuil et une ampleur tels que les remboursements des prix de tickets achetés étaient devenus plus fréquents que les embarquements, faute de pouvoir respecter les rendez-vous. Toutes choses qui présageaient d’un retour des locomotives dans les ateliers pour un repos éternel imposé par le poids de l’âge. Mais il était visiblement écrit quelque part que ces vieilles machines réhabilitées à coups de milliards devraient rendre leurs derniers souffles dans une tragédie plutôt imputable à la vétusté. À force de bricolages et de raccommodements, en clair, c’est la ligne ferroviaire qui a fini par flancher, ce week-end, provoquant un déraillement dans les environs de Mahina où les wagons se sont littéralement affaissés. L’accident, selon toute évidence, a été cependant moins dramatique en vies humaines mais elle aura révélé dans tous ces états et dimensions la masse de ferraille présentée comme le train ressuscité au Mali.