Jeune Afrique évoquait récemment le rapprochement entre les deux ennemis jurés, Macky Sall et Ousmane Sonko quelques semaines avant l’élection présidentielle. Un apaisement qui a abouti au vote d’une loi d’amnistie, la libération de détenus politiques, celle de Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, et l’élection finalement de ce dernier.
Avec cet enchaînement d’événements, Macky Sall a même été accusé par certains dans son camp d’avoir précipité la défaite du candidat qu’il a lui-même choisi, Amadou Ba. “Macky Sall, seul responsable de l’échec de notre candidat, doit venir faire le bilan et nous expliquer ce qu’il s’est passé”, s’emporte un responsable de sa famille politique.
Lors de la campagne présidentielle, il est vrai que Ousmane Sonko a été moins vindicatif avec Macky Sall. “Laissez Macky Sall, c’est Amadou Ba, notre adversaire”, lançait-il à ses partisans surchauffés lors d’un meeting à Pire. Après la présidentielle, avant et après la cérémonie d’ouverture, la courtoisie était de rigueur également entre M. Sall et le duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye.
Si pour le moment le contenu de ce “deal” n’a pas livré tous ses secrets, on décèle quelques signes de tensions entre le nouvel exécutif et l’ancien chef de l’État.
En effet, la justice s’intéresse de très près à la famille de l’ancienne Première dame, Marième Faye Fall, qui, révèle Jeune Afrique, a joué un rôle prépondérant dans le dégel entre Macky Sall et Ousmane Sonko. Le frère de Marième Faye Sall, Adama Faye, a ainsi été arrêté. Sa mère a également été interrogée par les enquêteurs.
De sources sûres, on appris également que l’on a pas affecté à Macky Sall des agents chargés d’assurer sa sécurité, comme il est de coutume pour d’anciens chefs de l’État.
Si “deal”, il y a, nos interlocuteurs s’interrogent sur la réelle contrepartie pour l’ex chef de l’État qui, rappelons-le, n’est pas revenu à Dakar depuis qu’il a quitté le pouvoir.