Il est de notoriété publique, aujourd’hui, que l’effet domino de « France dégage » est en train de faire son petit bonhomme de chemin, en Afrique francophone, notamment au pays de Thomas Sankara, après bien entendu, la Centrafrique et le Mali.
Actuellement, entre Paris et Ouagadougou, c’est le désamour : les relations ne sont plus au beau fixe. Cela a commencé par la suspension de la « radio mondiale », Radio France Internationale (RFI), pour se poursuivre avec la demande de départ de l’ambassadeur français en poste à Ouagadougou, Luc Hallade, et plus récemment, la dénonciation par Ouagadougou, de l’accord militaire « qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso ».
Pour rappel, force est de convenir que le Burkina Faso subit de plein fouet, depuis la chute de Blaise Compaoré en novembre 2014, les attaques incessantes de la part des terroristes, avec leur cortège de morts. Cela a valu au pays deux putschs. Le dernier en date est celui du capitaine Ibrahima Traoré. Celui–ci ne fait pas dans la dentelle. Son attelage gouvernemental a pris le taureau par les cornes, en déclarant persona non grata, le diplomate français Luc Hallade. Dans la même veine, la coordinatrice résidente des Nations-unies à Ouagadougou, Barbara Nandi a été sommée de plier bagages, dans un délai de 72 heures.
Pour enfoncer le clou, les mêmes autorités ont envoyé l’artillerie lourde, en contraignant l’Hexagone à rapatrier les 400 soldats français des forces spéciales, pré-positionnés dans la capitale burkinabè, dans la caserne de Kamboïsin. Cela dans un délai d’un mois. Ce délai court depuis le 18 janvier dernier.
L’Elysée pris de court, a demandé au chef de la junte des clarifications. L’intrépide capitaine Traoré, plein de son énergie juvénile, droit dans ses bottes, a campé sur sa position. Macron en a pris acte, à son corps défendant.
Selon toute vraisemblance, il est en train de mettre les bouchées doubles pour le rapatriement de ses bidasses.
A écouter les conjectures, les points de chute dans l’immédiat, seraient ou le Niger, ou la Côte d’ivoire.
En tout état de cause, le Burkina est en train d’emboiter le pas au Mali. Cependant, il doit mettre le turbo, en nettoyant les écuries d’Augias
Pour ce faire, à l’instar du Mali, les autorités de la transition burkinabè doivent impérativement mettre le holà aux activités des ONG françaises, travaillant au Burkina Faso, car elles ont d’autres agendas cachés, à rebours de ce qui est officiellement rendu public.
Dans le même ordre d’idée, les soi-disant conseillers techniques écumant les différents ministères doivent être congédiés. La posture adoptée par le Burkina Faso, en changeant de paradigme en matière de nouveau partenariat, de défense et de sécurité, lui permettra, à coup sûr, de s’affirmer et de se réinventer. Son salut est à ce prix.
Mohamed Koné, Correspondant à Kadiolo