Au Sénégal comme à l’international plusieurs voix s’élèvent, depuis samedi dernier, pour dénoncer un «coup d’État constitutionnel» perpétré par le président de la République Macky Sall qui a annulé sine die le processus électoral en cours. Une décision qui a été entérinée, hier lundi, par l’Assemblée nationale. Au terme d’une plénière mouvementée, le parlement sénégalais a adopté une proposition de loi dans ce sens, avec un amendement qui fixe la date du scrutin au 15 décembre 2024.
Prenant la balle au bond au milieu de cette situation très délicate, le sénateur américain Ben Cardin s’est prononcé sur cette décision de report du reste «imprudente», selon lui.
En effet, dans une déclaration, le sénateur démocrate du Maryland, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, dénonce «un mépris flagrant de la constitution» qui ouvre la voie à une «dictature».
« Le retard de l’élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré. Le mépris flagrant du président Macky Sall pour la constitution sénégalaise et son manque de respect pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l’indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l’une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d’Afrique», fulmine-t-il.
Poursuivant, le sénateur Cardin a formellement demandé l’annulation de ce report. «Le Président Sall doit annuler cette décision imprudente et veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel», a-t-il exigé.