Le pape a dénoncé lundi dans son traditionnel message de Noël « la situation humanitaire désespérée » à Gaza, appelant à la libération des otages encore retenus et à l’arrêt de la guerre, « folie sans excuses » dans le territoire palestinien comme ailleurs.
« Je porte dans mon coeur la douleur pour les victimes de l’odieuse attaque du 7 octobre dernier et je renouvelle un appel pressant pour la libération de ceux qui sont encore retenus en otage », a déclaré François, 87 ans, dans son traditionnel discours « Urbi et Orbi » (« à la ville de Rome et au monde »).
« Je demande que cessent les opérations militaires, avec leur effroyable suite de victimes civiles innocentes, et que l’on remédie à la situation humanitaire désespérée en ouvrant à l’arrivée de l’aide humanitaire », a-t-il ajouté devant plusieurs milliers de pèlerins réunis sur la place Saint-Pierre.
Près de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’aide humanitaire, dont l’entrée à Gaza est contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes depuis l’Egypte et le poste-frontière israélien de Kerem Shalom, très en deçà des immenses besoins du territoire palestinien dévasté.
Dans son homélie prononcée dimanche soir lors de la messe de Noël en la Basilique Saint-Pierre, il déplorait déjà « le fracas des armes » dans la bande de Gaza qui a terni les célébrations à Bethléem – où, selon la tradition, est né Jésus-Christ -, en Cisjordanie occupée.
Sur le long terme, le souverain pontife a appelé à « résoudre la question palestinienne, à travers un dialogue sincère et persévérant entre les parties, soutenu par une forte volonté politique et par l’appui de la communauté internationale ».
Comme chaque année lors de cette adresse à l’humanité retransmise dans le monde entier, le chef des 1,3 milliard de catholiques a invoqué « le prince de la paix » – Jésus-Christ – pour passer en revue les principaux conflits et foyers de tensions dans les deux hémisphères.
Il a ainsi cité la Syrie, le Yémen et le Liban pour qui il a dit prier afin « qu’il retrouve rapidement la stabilité politique et sociale ».
Il a appelé de ses voeux « la paix pour l’Ukraine », où des millions d’orthodoxes ont participé à des services religieux dès dimanche soir pour célébrer Noël le 25 décembre, pour la première fois de leur histoire et en signe de défi vis-à-vis de Moscou.
La paix aussi entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, engagés depuis des décennies dans un conflit territorial, mais aussi dans « la région du Sahel, la Corne de l’Afrique, le Soudan, ainsi que le Cameroun, la République Démocratique du Congo et le Soudan du Sud ».
Il a dit espérer pour la péninsule coréenne « des parcours de dialogue et de réconciliation qui puissent créer les conditions d’une paix durable ».
Le pape argentin a eu un dernier mot pour le continent américain dont il a exhorté « les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté » à « surmonter les dissensions sociales et politiques » pour lutter contre la pauvreté et « affronter le douloureux phénomène des migrations ».