À aucun moment, le nom « Bénin » n’a été évoqué lors de la mise en service de l’oléoduc d’Agadem hier mercredi 1er novembre au Niger. Cela peut aisément se comprendre. Niamey n’a pas vraiment apprécié la posture adoptée par Cotonou après le coup d’État du 26 juillet dernier.
En effet, les autorités béninoises n’ont pas hésité à mettre en œuvre les sanctions de la Cedeao contre le Niger.
Déjà 20 000 barils produits par jour pour les besoins locaux
Il faut peut-être espérer que ce différend soit occasionnel, puisque les deux nations sont condamnées à vivre ensemble. Le Bénin reste un partenaire économique stratégique du Niger. Les deux pays portent aussi ce projet de pipeline. Le pétrole qui quittera l’oléoduc d’Agadem transitera par Sèmè (ville du Bénin) pour exportation via la mer.
Selon le ministre nigérien du Pétrole Mahaman Moustapha Barké Bako, la mise en service de cet oléoduc permettra au pays d’exporter plus de 90 000 barils de pétrole brut par jour. « Avec l’attribution du bloc pétrolier d’Agadem en 2008, le Niger avait comme ambition de mettre en valeur ses ressources pétrolières, d’accélérer et d’amplifier les bénéfices pour le pays et son peuple. Avec le lancement de la mise en production de la phase II du bloc d’Agadem, nous atteignons un autre jalon historique de cette ambition. Ce seront désormais plus de 90 000 barils de pétrole brut par jour qui seront destinés à l’exportation, en plus des premières quantités alimentant la raffinerie de Zinder », a déclaré l’autorité.
En effet, le pays produit déjà 20 000 barils de pétrole par jour, destinés à l’alimentation de la raffinerie de Zinder pour la satisfaction des besoins locaux en produits pétroliers raffinés.
Les ressources seront destinées au développement du Niger
Le Premier ministre nigérien, qui assistait aussi à l’inauguration de l’oléoduc hier mercredi, a transmis à l’assistance le message du président Abdourahmane Tiani. « Le chef de l’État demande que les ressources qui seront issues de la phase II du bloc d’Agadem soient destinées exclusivement à assurer le développement économique et social de notre pays, sur la base d’un partage équitable au bénéfice de l’ensemble des populations nigériennes », a déclaré Lamine Zeine Ali Mahaman.
Il reste persuadé que ces ressources permettront au Niger d’assurer sa souveraineté et de s’affranchir d’un certain nombre de défis. Au total, six milliards de dollars ont été investis dont quatre pour développer les champs pétroliers (dans l’Agadem) et 2,3 pour la construction de l’oléoduc, informe l’exécutif nigérien.