Les autorités militaires de transition au Niger ont adécidé d’arrêter leur coopération militaire avec les Etats Unis. Cette décision a été saluée par les soutiens du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le nom de la junte au pouvoir, mais elle pourrait entraîner des conséquences négatives pour la sécurité du pays.
Conséquence sur le plan sécuritaire
De nombreux Nigériens ont exprimé leur joie après cette décision qui devrait avoir de lourdes répercussions dans les rapports entre le Niamey et Washington.
Des conséquences avant tout sur le plan sécuritaire. Les Etats Unis ont investi 250 millions de dollars pour construire la base aérienne 201 d’Agadez qui abrite 1.100 soldats.
Les drones de cette base permettent de surveiller le Sahel et de lutter contre les groupes djihadistes. Le départ des Américains va donc créer un vide, estime Abbas Aboulmoumouni, expert en sécurité :
« Si la présence des Américains au Niger a un avantage en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel, a priori la disparition ou le retrait de l’apport américain aura des conséquences en matière de contribution à la lutte contre le terrorisme au Sahel, contre la criminalité organisée transnationale. »
Impact sur les Nigériens
Selon l’économiste Amadou Louché, ce retrait aura aussi un impact sur les populations qui bénéficient de certains programmes des Etats-Unis :
« Il y a l’arrêt potentiel du programme compact financé par le Millenium Challenge Corporation, qui est un fonds d’appui aux pays qui font preuve d’une gouvernance équitable, encouragent la liberté économique et investissent dans le développement humain. Une part relativement importante de la population nigérienne continue de tirer les bénéfices de ce programme dans des domaines portant entre autres sur l’eau et l’agriculture durable, ce qui contribue à rehausser leurs revenus grâce à l’augmentation de la production et de la valeur des ventes agricoles dans certaines régions du pays. »
Des relations déjà refroidies
L’ambassade des Etats Unis au Niger n’a pas souhaité réagir à cette décision des autorités nigériennes.
Un incident récent avait laissé présager cette rupture : la semaine dernière, Molly Phee, la sous-secrétaire d’Etat américaine aux affaires africaines, en visite à Niamey, n’avait pas été reçue par les autorités militaires nigériennes.
Jusqu’à présent, Washington a répété qu’il souhaitait que les soldats américains restent au Niger. Désormais, ceux-ci devraient quitter à terme le pays, comme avant eux les forces françaises.
Auteur: Mahamadou Abdoulkarim