Le Niger va confier l’exploitation de l’eau potable à une compagnie d’État, au détriment du géant français Veolia. L’ ancien ambassadeur français avait déjà tenu des propos polémiques sur la gestion de cette ressource vitale.
Ça coule de source. En froid avec Paris, le Niger a décidé de nationaliser l’exploitation de son eau potable, mettant fin à son contrat avec le géant français Veolia et sa filiale SEEN. Le contrat d’affermage arrivera à son terme le 31 décembre.
C’est la Nigérienne des eaux, société d’État, qui reprendra le contrat d’exploitation.
Propos polémiques
Une bataille de l’eau s’était déjà amorcée entre Niamey et Paris en février, après les propos polémiques de l’ambassadeur français, Sylvain Itté. Contrarié par les nouveaux partenariats entre le Niger et la Russie, le diplomate avait invité les habitants à “arrêtez de boire de l’eau, puisqu’elle est européenne”.
Une sortie qui avait suscité une vague d’indignation. L’ancien sénateur ivoirien Jean-Baptiste Pany avait par exemple rétorqué que la France pouvait bien arrêter d’utiliser ses centrales nucléaires, puisque celles-ci fonctionnaient avec de l’uranium nigérien.
L’ambassadeur français s’était finalement excusé, devant le tollé suscité. Son mandat s’était d’ailleurs terminé quelques mois plus tard, puisque les nouvelles autorités avaient demandé son retour à Paris. Le départ de l’ambassadeur avait d’ailleurs fait l’objet d’un bras de fer entre Paris et Niamey, le Président français, Emmanuel Macron, refusant d’abord d’entendre parler d’un retrait du diplomate.