Le Kremlin a affirmé mercredi qu’il ne pouvait rien faire pour l’opposant russe Vladimir Kara-Mourza, transféré la semaine dernière dans un hôpital pénitentiaire, alors que son avocat a enfin réussi à le rencontrer après une semaine d’accès refusé.
« Malheureusement, nous n’avons pas la possibilité de suivre cette situation », a affirmé mercredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors d’un point de presse.
« Ce n’est pas une prérogative » du Kremlin, a-t-il ajouté.
M. Kara-Mourza, qui purge actuellement une peine de 25 ans de prison à Omsk, en Sibérie, a été hospitalisé la semaine dernière dans un établissement de soins pénitentiaire également situé à Omsk, selon son épouse et ses avocats.
Ils réclamaient pendant six jours la possibilité de lui rendre visite, exprimant une grande inquiétude pour son état de santé. Son avocat Sergueï Safronov a enfin pu le rencontrer mercredi, a indiqué sur Facebook son collègue, l’avocat Vadim Prokhorov, constatant un état « relativement stable » de leur client.
« Pendant six jours, les avocats n’avaient pas accès à Vladimir », a écrit M. Prokhorov.
« Actuellement, l’état de santé de Vladimir Kara-Mourza est relativement stable », a-t-il estimé, en rappelant que son client souffrait de polyneuropathie, « une maladie chronique grave ».
Selon cet avocat, l’opposant a été hospitalisé pour « un examen médical ». Aucun détail sur les raisons de cet examen n’était connu mercredi.
La veille, M. Prokhorov, cité par la chaîne Telegram anti-guerre Reforum Journal, reprise par le canal des proches de l’opposant, avait estimé que son client était « en grand danger ».
« L’état de santé de Vladimir se détériore depuis février 2023. Le 2 juillet, il se sentait comme d’habitude en rencontrant son avocat, mais tout peut changer très vite », avait-il encore souligné, citant l’exemple de l’opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février dans des circonstances troubles.
Les proches de M. Kara-Mourza s’inquiètent depuis plusieurs mois de son état de santé.
Citoyen russo-britannique de 42 ans, il souffre de polyneuropathie, provoquée par deux empoisonnements dont il a été victime en 2015 et 2017, selon ses proches.
Il a été condamné en avril 2023 à 25 ans de prison pour « trahison » et diffusion de « fausses informations » sur le conflit en Ukraine.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a exprimé mardi sa « profonde préoccupation face à la situation de l’homme politique d’opposition et historien russe Vladimir Kara-Mourza ».