Déjà loin derrière les États-Unis et la Chine, le Japon est dépassé par un pays européen et devrait l’être très prochainement par une autre puissance asiatique. La faute notamment à une démographie en chute libre.
Les années passent et ne se ressemblent pas pour le Japon. Comme le décryptent Les Échos, le géant asiatique va perdre son rang de troisième puissance mondiale alors que son PIB ne cesse de baisser et ne devrait retrouver son niveau de 2020 qu’en 2028. Avec moins de 5 000 milliards de dollars courants, le Japon est évincé du podium et dépassé par l’Allemagne dont le PIB est en hausse constante. Selon les projets du Fonds monétaire international (FMI), le PIB japonais va reculer à 4 230 milliards de dollars. Dans le pays, le ministre japonais de l’Économie, Yasutoshi Nishimura, a promis un nouveau plan de relance afin de rattraper son retard, mais a concédé que «le vrai potentiel de croissance du Japon a pris du retard et reste faible».
Selon les analystes, la performance du Japon est cependant sous-évaluée du fait de la valeur du yen qui est en chute constante : perte de 30 % face au dollar depuis 2021. D’ailleurs, «des comparaisons avec le produit national brut (PNB) seraient plus favorables au Japon», analyse l’économiste en chef de Natixis en Asie-Pacifique, Alicia Garcia Herrero, citée par Les Échos. Dans les usines japonaises, les chaînes d’assemblage tournent à plein régime, notent nos confrères. Mais pour autant, les capacités de productions locales ne sont pas dopées. La faute à une démographie en berne, notamment.
L’Inde arrive en force
En effet, chaque année, le Japon perd plus de 800 000 habitants et ne trouve plus de main-d’œuvre dans de nombreux domaines, que ce soient les ouvriers, les infirmiers ou les maçons. Et les entreprises ne peuvent donc pas produire plus. À titre d’exemple, Toyota a exporté 5 % de voitures en moins en 2022. Malgré 42 millions d’habitants de moins, l’Allemagne monte donc sur le podium. L’effondrement démographique semble inexorable : «Avec le vieillissement de la population, la productivité au Japon s’est affaiblie. Les créations d’emplois ont maintenant surtout lieu dans le secteur des services et particulièrement sur des segments à faible valeur ajoutée comme la distribution», analyse encore l’économiste de Natixis.