Immobilisme, léthargie, pilotage à vue, saupoudrage voici les caractéristiques principales du gouvernement de la transition. En clair rien ne va plus au Mali et tout porte à croire que cette accalmie est irréductiblement avant la tempête. En effet, l’économie est presqu’à l’arrêt, le panier de la ménagère s’appauvrit au jour le jour, l’insécurité tape à la porte de la capitale, le chômage des jeunes galope à un rythme soutenu. En réponse à ces préoccupations majeures, le gouvernement, incapable de proposer la moindre solution, essaie d’en dormir la conscience du peuple en se fendant d’une journée de souveraineté à coups de renforts médiatiques et de dépenses somptuaires. Le 14 janvier, puis que c’est de cette date qu’il s’agit, en souvenir à la grande mobilisation des maliens contre les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, est la date consacrée à la souveraineté retrouvée. Cette date est presque devenue un fonds de commerce politique pour le gouvernement en manque d’initiatives et d’imagination pour atténuer la souffrance du peuple. Le Colonel Assimi Goïta va-t-il continuer à se complaire des discours au relent populiste de son gouvernement à quelques mois de la fin de la transition et au regard des immenses défis non encore relevés ? Doit-on garder une équipe qui ne gagne pas ?
Tous les ingrédients d’une révolte, voire un soulèvement, sont désormais réunis au pays du Colonel Assimi Goïta, faute d’alternatives crédibles aux différents et nombreux problèmes qui assaillent son peuple. Les maliens dans leur écrasante majorité broient du noir et susurrent leur désarroi face à une situation socio-sécuritaire, voire politique à la fois gravissime et intenable. Comment le Colonel Assimi Goïta, l’aîné sans être le plus âgé peut-il s’accommoder de cette léthargie dont fait preuve le gouvernement alors même que le pays regorge des ressources humaines compétentes capables de relever les défis ? Il doit agir et plus vite avant qu’il ne soit trop tard. Son silence, voire son indifférence commence à devenir assourdissant et gênant, alors qu’il est la clef de voûte pour la réussite de la transition. La balle est dans le camp du Colonel Assimi Goïta et il doit comprendre que le temps est son premier ennemi. Est-il réellement conscient du danger qui guette son régime si l’engagement qu’il avait pris vis-à-vis de la communauté nationale et internationale venait à ne pas être respecté ? pour ne pas courir risque d’un nouvel isolement du Mali, son salut est dans un vaste rassemblement des maliennes et des maliens. Le premier préalable de ce large consensus est la nomination d’un nouveau gouvernement avec un nouveau PM à sa tête. Ce gouvernement devra être le plus large possible et ouvert à toutes les forces représentatives du pays.
Pour rappel la situation dans laquelle patauge le Mali est la responsabilité des autorités de la transition en générale et le gouvernement en particulier. Ce dernier se plait dans des discours à la fois va-t’en guerre et populistes, qui isolent le Mali et lui coupent toutes les sources de financement. En effet, après le stupide embargo aux conséquences désastreuses et les deux discours tenus à la tribune des Nations Unies où Choguel Maiga et Abdoulaye Maiga en sont les auteurs qu’est ce qui a véritablement changé dans le quotidien des maliens ? Rien à part l’acquisition des nouvelles armes et certainement la montée en puissance de l’armée. Cette seule prouesse ne suffit guère, car les maliens souffrent dans leur chair et âme. Le gouvernement à court d’arguments et de solutions essaie de divertir les maliens en consacrant une journée à la « souveraineté retrouvée » qui n’en est pas une car cette mobilisation dont on fait allusion n’est ni pour que le Mali sorte de la CEDEAO, encore moins pour qu’il s’isole du reste du monde. Elle a été le symbole de la solidarité nationale, du refus d’avaler une amère couleuvre qui était celle des sanctions de la CEDAO et de l’UEMOA. Que nul ne se trompe de combat le Mali a besoin de tous ses voisins et du reste du monde pour faire face à l’ennemi qui est le terrorisme.
En somme, il y a nécessité à changer de paradigme plus d’un an après la rectification. Ce gouvernement a montré toutes ses limites, même s’il faut reconnaitre qu’il y a des ministres qui mouillent les maillots, la grande majorité est en déça des attentes placées en eux. Un nouveau gouvernement avec des cadres valables serait la solution.
Youssouf Sissoko