Arrivé à la tête du FAFPA en février 2021, Moussa Camara, le directeur général, est honni par la majorité des travailleurs du service. En raison de sa mauvaise gouvernance !
Le Fafpa n’est que l’ombre de lui-même. La faute à son nouveau directeur général, Moussa Camara. Celui-ci, depuis sa nomination en février 2021, a transformé la structure en une véritable entreprise personnelle pour ne pas dire une vache à lait. En moins de deux ans, Moussa Camara gère tout et tout seul comme si la structure se limitait à sa seule personne.
Il est le seul à assurer toutes les missions de l’intérieur comme de l’extérieur du Mali. Même les missions les plus élémentaires, comme les suivis des sessions de formation à Diola, Fana, Sitakili, Koutiala, Mopti, Kayes, Tombouctou, Gao, Sikasso, pour ne citer ceux-ci, qui relèvent pourtant de la prérogative d’autres agents. Ce qui est inédit au Fafpa, puisque jamais depuis sa création en 1997, un directeur général de la structure n’a poussé l’outrecuidance jusqu’à ce niveau.
Au total, de mars 2021 à décembre 2022, malgré la conjoncture difficile du pays, Moussa Camara a fait, lui seul, 49 missions sans associer personne de la structure, souvent même les chauffeurs sont exclus. Il lui arrive même de faire des missions de 31 jours d’affilée à l’extérieur.
Ces missions expliquent pour beaucoup les raisons pour lesquelles, le Fafpa n’arrive pas à faire face à son cœur de métier qui est le financement de la formation professionnelle au Mali. Car, selon nos informations, les entrées financières du Fafpa sont exclusivement réservées aux « promenades de santé » du Dg Camara. « Ce qui est encore grave, ces missions n’apportent rien au service à part assouvir ses dessins », rapportent des sources au Fafpa.
La gestion des ressources financières du Fafpa sous le DG Camara est caractérisée par l’opacité et la gabegie. Par le fait du prince, il a changé tous les fournisseurs de la structure en les remplaçant par de nouveaux venus qui ne sont en réalité que ses proches et membres de sa famille. Cela, en violation de toutes les règles et procédures administratives de passation de marché public, et sans consulter la division approvisionnement du service.
S’y s’ajoutent les effluves de magouilles et de surfacturations. Comme le cas de la prestation de l’hôtel Mandé (location salle, restauration et chambres…) trois fois plus chère que celle de Radisson Collection (ex-Sheraton) dans lequel le Fafpa a l’habitude d’organiser des rencontres. « Malgré la différence de prix, la qualité du service, il a opté sans gêne pour cet hôtel », déplorent des cadres, inquiets de la déliquescence du Fafpa.
En plus, il refuse le paiement de 10 millions d’un fournisseur en défiant les ministres de l’Economie et des Finances et celui de l’Entreprenariat national de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MENEFP), qui l’avaient instruit de payer un prestataire qui avait des arriérés de paiement datant de plus de trois ans.
Ledit prestataire avait saisi l’espace d’interpellation démocratique (EID) pour rentrer en possession de ses droits. Avant les réponses du gouvernement, le MENEFP a saisi son collègue de l’Economie et des Finances aux fins de régler le prestataire pour ce montant de moins de dix millions.
Méthode de gouvernance basée sur le clientélisme et la gabegie
Pour ne pas exécuter les instructions de son ministre, il a organisé un conseil d’administration extraordinaire pour plus de 10 millions (jetons de présence des administrateurs, carburant, restauration, secrétariat, documentation etc.) afin celui-ci entérine son forfait. C’est-à-dire son refus de payer le prestataire.
Sur le plan de la gestion du personnel, le DG Camara ne fait guère mieux. Par ses méthodes managériales brutales, il n’hésite pas à révoquer tous les cadres et travailleurs qui désapprouvent sa gestion chaotique et cavalière. C’est ainsi qu’il a fait virer des agents sans préavis et sans aucune autre forme de procès. Leur seul tort a été de dénoncer sa méthode de gouvernance basée sur le clientélisme et la gabegie. Une situation qui crée des soucis supplémentaires à des chefs de famille déjà éprouvés par la situation difficile du Mali.
Les plus chanceux des travailleurs « récalcitrants » ont eu droit à une mise à pied avec rétention de salaire. Le DG Moussa Camara a par contre fait avancer au grade supérieur des agents qui ne sont autres que ses camarades d’enfance, qui avaient pourtant abandonné le service depuis de cinq ans. Ces personnes, à titre de rappel, sont des travailleurs qui étaient mécontents de leur affectation à l’intérieur du pays, et qui avaient refusé de regagner leur poste.
Ce qui a fait grincer des dents et alimente les conversations au sein du Fafpa. Il n’est pas exclu que les travailleurs du Fafpa aillent en grève dans les semaines à venir.
Cheick B CISSE