Lors du dernier Sommet de la Cedeao à Abuja, un Commissaire de l’Union Africaine a jugé « inacceptable » le « retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger » de l’organisation communautaire. « Nous croyons en une seule CEDEAO », a-t-il martelé.
Cette déclaration a fait sursauter les dirigeants des trois pays de l’AES. Leurs ministres des Affaires étrangères ont publié un communiqué conjoint pour condamner les propos du commissaire qui parlait en plus au nom du Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat.
« Inappropriée, inopportune et contreproductive »
Les diplomates trouvent que « cette prise de position est inappropriée, inopportune, contreproductive et contraire aux principes, aux règles et à la pratique de l’UA ». Elle est également surprenante et inhabituelle « de la part d’un fonctionnaire statutaire, dont les missions et les attributions ne lui confèrent aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’Etats membres de l’Union africaine ».
Son attitude est « contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombent à tout fonctionnaire d’une Organisation intergouvernementale », poursuivent les Ministres des Affaires étrangères de l’AES dans leur communiqué.
C’est une « décision souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO »
Ils rappellent par ailleurs au Commissaire, que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont « depuis les premières années des indépendances, été à la pointe du combat pour l’unité du continent, la défense de sa dignité et la réalisation d’une véritable intégration africaine ». Leur décision de quitter la Cedeao, est une « décision souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO du 24 juillet 1993 ».