Le Brésil n’exclut pas de revenir sur son adhésion à la Cour pénale internationale, a déclaré son ministre de la Justice. Flavio Dino a dénoncé un déséquilibre au sein de l’institution, puisque certaines puissances comme la Chine ou les États-Unis n’en font pas partie.
Le Brésil sur le départ? Brasilia n’est pas satisfait du fonctionnement de la Cour pénale internationale (CPI), qui ne traite pas à égalité les pays ayant signé le Statut de Rome, a déclaré le ministre brésilien de la Justice, Flavio Dino, devant le Sénat.
Plusieurs grandes puissances comme la Chine ou les États-Unis ont en effet signé le statut mais ne l’ont pas ratifié, ce qui entraîne des déséquilibres, a souligné le responsable. Si la situation perdure, le Brésil pourrait songer à revoir ses engagements vis-à-vis de la CPI, a-t-il ajouté, reprenant les critiques du Président brésilien Lula.
“Le statut de la Cour pénale internationale a été ratifié dans le droit brésilien, mais de nombreux, y compris les plus puissants, n’ont pas fait cette démarche. Le Président Lula a souligné qu’il existait un déséquilibre entre les pays qui adhèrent à la juridiction de la CPI et ceux qui n’y adhèrent pas, comme les États-Unis, la Chine ou d’autres [..] La diplomatie brésilienne pourrait reconsidérer son engagement envers cet accord, car il n’y a pas d’égalité entre pays dans l’application de cet instrument”, a ainsi expliqué Flavio Dino.
Pas d’arrestation de Poutine
Le 9 septembre, Luiz Inacio Lula da Silva avait déjà déclaré que Vladimir Poutine ne serait pas arrêté s’il se rendait au sommet du G20 prévu en 2024 à Rio de Janeiro. Une prise de distance avec la CPI, qui avait émis un mandat d’arrêt contre le Président russe en mars dernier, l’accusant d’expulsion illégale de jeunes Ukrainiens. Moscou avait répliqué en affirmant qu’il s’agissait d’évacuer des enfants des zones de combats et en ouvrant à son tour une enquête pénale à l’encontre de magistrats de la CPI.
La même problématique s’était déjà posée pour la participation de Vladimir Poutine au dernier sommet des BRICS, à Johannesburg. Le Président sud-africain avait lui aussi pris ses distances avec la juridiction, expliquant qu’arrêter le dirigeant russe reviendrait à “une déclaration de guerre” pour Moscou.