La pauvreté a des implications dramatiques. C’est une somme de manques aussi mortels les uns que les autres : lorsque les infrastructures, l’accès à des services essentiels, la disponibilité d’une nourriture saine, de l’eau potable ou autres nécessités de la vie sont absents, la gestion du quotidien est un combat mortel souvent désespéré. La maladie, le désespoir et la mort rôdent en permanence.
C’est dans les pays pauvres qu’il y a le plus de décès évitables, c’est dans les pays pauvres que l’espérance de vie est la plus faible. Le Sénégalais espère vivre 68 ans aujourd’hui là où le Japonais va vivre 88 ans! Vingt ans de plus, presque une génération!
C’est dans les pays pauvres qu’il y a le plus de risques de guerres fratricides car les querelles pour l’accès aux ressources peuvent dégénérer rapidement à l’extrême. L’envie, la jalousie, la haine mortifères peuvent s’ancrer très facilement.
L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie nous renseigne que bien que l’extrême pauvreté et la pauvreté monétaire aient diminué au Sénégal lors de la dernière décennie, la pauvreté absolue, elle, a bien augmenté. Plus de six millions de Sénégalais sont pauvres.
C’est un combat mortel à mener et à gagner coûte que coûte. Pour notre paix, notre sécurité, notre bien-être et notre respectabilité. C’est un marqueur de performance pour tout gouvernement dans notre pays.
Et c’est possible. D’autres l’ont fait (Corée du Sud, Israël, Dubaï), nous pouvons le faire. Nous avons tout ce qu’il faut pour cela : ressources naturelles, génie propre et énergies explosives.
Passage obligé : animation, incitation et stimulation économiques.
Mamadou Sy Tounkara