C’est une évolution dans la diplomatie saoudienne : Riyad vient de nommer un ambassadeur non-résident pour les Territoires palestiniens. Israël, soutenu par les États-Unis, espère obtenir une normalisation de ses relations avec l’Arabie saoudite avec laquelle elle n’a pas de contacts officiels. Mais pour l’instant, Riyad opte pour un renforcement de ses liens avec les Palestiniens.
Jusqu’à présent, le dossier palestinien était traité par l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Jordanie. Désormais, l’Autorité palestinienne traitera avec un diplomate dédié, certes résidant à Amman, mais un cousin du prince héritier Mohammed ben Salman, perçu comme l’un de ses proches. Cette nomination est donc un gage envers les dirigeants palestiniens.
Le nouvel ambassadeur saoudien servira aussi de consul général à Jérusalem. Riyad rattache ainsi la ville sainte aux Territoires palestiniens, alors qu’elle est la capitale de facto d’Israël. Et pour l’heure, le représentant saoudien a présenté une copie de ses lettres de créance à un conseiller du président palestinien en déplacement à Amman. Il ne s’est pas rendu dans les Territoires palestiniens dont les frontières sont contrôlées par Israël, évitant ainsi tout contact officiel avec un pays que Riyad ne reconnaît toujours pas formellement.
Riyad n’a pas besoin de l’accord d’Israël
« C’est un signal que les exigences saoudiennes de concessions israéliennes doivent être prises au sérieux », estime,sur le réseau social X, Aziz Alghashian, un analyste saoudien spécialiste des relations avec Israël. Une réponse en quelque sorte au gouvernement israélien qui répète que le conflit israélo-palestinien n’est pas le principal sujet des discussions indirectes engagées avec les Saoudiens. La coalition, la plus extrémiste de l’histoire du pays, rejette ainsi toute idée de concession à l’égard des Palestiniens.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a affirmé ce dimanche que son pays n’autorisera pas l’ouverture d’une représentation diplomatique saoudienne auprès de l’Autorité palestinienne, tout en reconnaissant que Riyad n’a pas besoin de l’accord d’Israël pour ouvrir cette mission dans la mesure où elle se trouve en Jordanie.