L’ambassade de France au Soudan, évacuée brutalement en urgence en avril dernier s’est réinstallée à Addis-Abeba il y a un mois, tout comme les diplomates américains, anglais et italiens. La capitale éthiopienne est ainsi devenue un centre diplomatique incontournable dans la résolution du conflit au Soudan.
La diplomatie française a choisi Addis-Abeba pour représenter la France au Soudan, car ici se trouve le siège de l’Union africaine et le pays accueille des milliers de Soudanais.
« C’est très compliqué de travailler sur un pays alors que nous sommes à l’extérieur. Nous ne sommes pas sur le terrain (…) Et donc en deux semaines, nous avons réussi à reconstituer notre réseau. Du côté des politiques, de l’opposition politique et de la société civile. C’est grâce à eux que nous avons des bribes d’information du terrain », explique Naja Rabia, ambassadrice de France chargée du Soudan.
L’opposition civile soudanaise se réunit régulièrement dans la capitale éthiopienne. « Même si les réunions ont lieu à l’étranger, il est de notre devoir en tant qu’Européen d’y assister et de les encourager », assure la diplomate.
Pour Dindin Touré, conseillère politique à l’ambassade de France et auprès de l’Union africaine, la présence de l’ambassadrice est une bonne nouvelle. « La France croit en la médiation de l’UA et de l’Igad pour trouver une solution africaine dans la crise au soudan et on pense que cette installation va dans ce sens-là. »
Les diplomates souhaitent montrer qu’ils sont bien présents et qu’ils n’oublient pas le conflit, responsable d’une des plus grandes catastrophes humanitaires en cours.