Hostile à toute intervention militaire au Niger, l’Algérie poursuit ses efforts de médiation, sur le terrain et en coulisses, avec l’envoi ce 24 août 2023 dans ce pays du numéro deux de sa diplomatie pour discuter avec « des personnalités » et « de hauts responsables » afin d’œuvrer à une solution pacifique à la crise nigérienne.
L’Algérie tente de convaincre ses voisins qu’une intervention militaire au Niger n’est pas la solution. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) continue de menacer d’envoyer des troupes pour chasser les putschistes qui ont pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet 2023. Une intervention militaire à laquelle l’Algérie est catégoriquement opposée.
Le pays vient d’envoyer deux missions diplomatiques coup sur coup, et notamment le Secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères qui, lui, est attendu au Niger. Lounès Magramane a prévu d’arriver à Niamey ce jeudi. Il doit officiellement rencontrer des « personnalités et hauts responsables » afin d’obtenir une solution pacifique. Selon le gouvernement algérien, cela fait partie des efforts du pays pour éviter toute opération armée au Niger et empêcher « un accroissement des risques » dans le pays et la région.
La veille, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, avait de son côté entamé une tournée au Nigeria, au Bénin et au Ghana, pays pressentis pour fournir des troupes à une éventuelle opération armée de la Cédéao.
« Opération de désinformation orchestrée par l’Algérie »
Mais les Algériens utiliseraient aussi d’autres méthodes pour affirmer leur position. Les 21 et 23 août, plusieurs médias d’État ont rapporté une demande de la France afin d’utiliser l’espace aérien algérien et envoyer au Niger quatre avions militaires et un appareil de ravitaillement. Une requête qu’Alger aurait refusée.
Des sources françaises ont plusieurs fois nié avoir déposé une telle demande. « L’aéroport de Niamey est de toute façon fermé », indique une bonne source.
L’armée française passe régulièrement par l’Algérie pour du transit vers ses bases en Afrique. Or, le pays a déjà fermé son espace aérien aux militaires français dans le passé, suite à des tensions bilatérales.
Mais, dans cette nouvelle affaire, une bonne source voit « une opération de désinformation orchestrée par l’Algérie pour montrer qu’elle ne veut pas d’intervention, en faisant le buzz et en mettant Paris en difficulté ». En tout cas, selon cet interlocuteur, Alger n’a pour l’instant envoyé aucune notification sur une interdiction de survol