La Confédération des États du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a dénoncé et condamné les propos du commissaire de l’Union africaine aux affaires politiques, Bankole Adeoye, qui a jugé « inacceptable » pour l’UA, le retrait de la CEDEAO des pays de l’AES, lors de son intervention au dernier sommet de la CEDEAO à Abuja.
Dans un communiqué conjoint daté du 11 juillet 2024, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES « désapprouvent et condamnent avec la dernière rigueur cette attitude contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombent à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale ».
Au sommet de la CEDEAO, le 7 juillet 2024 à Abuja, le commissaire de l’Union africaine (UA) en charge des Affaires politiques, paix et sécurité, Bankole Adeoye, a déclaré que « le retrait de trois pays de l’AES est inacceptable pour l’Union africaine, et nous croyons en une seule, la CEDEAO ».
Pour les chefs de la diplomatie de la Confédération des États du Sahel, il s’agit d’un « inhabituel » et « surprenant » « jugement de valeur » venant de la part d’un fonctionnaire de l’Union africaine n’ayant aucun droit d’ingérence dans les affaires des États membres de cette institution.
Ils ont rappelé que le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision souveraine qui, de plus, est conforme au traité révisé de la CEDEAO de 1993.
En conclusion, ils ont appelé les organes politiques de l’UA à veiller au « respect scrupuleux » de la souveraineté des États membres de l’institution.
Les trois pays de l’AES ont décidé de se retirer de la CEDEAO en janvier 2024, jugeant l’organisation éloignée de ses nobles missions et instrumentalisée par des puissances étrangères. Ils ont acté, le 6 juillet dernier, la création de la Confédération des États du Sahel pour défendre en commun leurs intérêts stratégiques et s’éloigner davantage de la CEDEAO.
Agence d’Information du Burkina