Ce vendredi, le journal « Jeune Afrique » est revenu sur les dessous des négociations entre Macky Sall et Ousmane Sonko, puis avec le nouveau président Bassirou Diomaye Faye. Des négociations qui ont démarré bien avant la Présidentielle remportée par Bassirou Faye, note le journal.
Selon le média panafricain, les deux parties ont tenté des approches pour des négociations, mais ces dernières n’ont été accélérées qu’à la suite de la décision du Conseil constitutionnel d’invalider la candidature de Karim Wade. Macky Sall, justement, s’attendait à ce que Wade-fils soit candidat pour espérer son vote en cas de second tour entre Pastef et Amadou Ba.
En reportant la Présidentielle, Macky Sall souhaitait rester encore au pouvoir, en attendant de rétablir Ousmane Sonko et Karim Wade dans la course. Mais pour que cette entreprise aboutisse, il lui fallait le soutien d’Ousmane Sonko. Il a donc entrepris des démarches pour négocier avec le leader de Pastef. « C’est à ce moment-là qu’entre en jeu Ousmane Yara. L’homme d’affaires malien, habitué des palais présidentiels ouest-africains, proche du président nigérian Bola Tinubu, est un ami de longue date de Macky Sall (…) Ousmane Yara présente aussi l’avantage de connaître Ousmane Sonko et d’être en contact depuis plusieurs mois avec d’autres proches du leader de l’opposition, dont Cheikh Diba, l’actuel ministre des Finances, alors directeur de la Programmation budgétaire », écrit le journal.
Selon « Jeune Afrique », Ousmane Sonko se montre ouvert à la discussion, mais réalise qu’accepter le report représenterait un coût politique qui pourrait lui être fatal. Ainsi, le report de la Présidentielle, la loi d’amnistie et d’autres sujets sont posés sur la table, lors des négociations. Ils ne seront cependant pas les seuls à décider, puisque le Conseil constitutionnel tranchera le débat en fixant la date du scrutin.
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye seront ensuite libérés et le média précise que plusieurs cadres de l’Apr sont persuadés que Macky Sall a lui-même financé une partie de la campagne de la coalition Diomaye Président. Ce qui résulterait des « négociations » entre les trois hommes. Mieux, le jour du vote, « lorsqu’Ousmane Sonko décide de se rendre en Casamance pour voter dans son fief de Ziguinchor, le président sortant lui permet de faire le déplacement depuis l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, alors que les liaisons terrestres interrégionales sont interdites ».
Après la victoire de Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall l’invite au palais bien avant la proclamation des résultats, accompagné d’Ousmane Sonko. « Cette nouvelle proximité entre les anciens adversaires est en vérité le fruit de ce que certains ont baptisé le «protocole du Cap Manuel» : des semaines de discussions souterraines, de négociations discrètes et de compromis politiques, conduits alors qu’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye étaient encore emprisonnés à la prison du Cap Manuel, à quelques encablures du palais présidentiel », ajoute le média.