Actuellement, les maliens sont de plus en plus hostiles à la présence de la Minusma sur leur territoire. Alors que certains réclament son maintien. Mais que reproche-t-on vraiment à cette mission onusienne créée en 2013 pour la stabilisation du Mali? Pourquoi en dépit de son échec patent à aider notre pays sur le plan sécuritaire certaines populations du Nord du Mali réclament son maintien ? Notre analyse !
Sont certainement majoritaires, les maliens qui estiment que la MINUSMA a échoué dans l’accomplissement de sa mission. Au lieu de permettre à renforcer la sécurité des populations maliennes, nombreux sont les maliens qui considèrent que la Mission Onusienne constitue l’une des premières causes d’insécurité ans leur pays. En somme, ils sont d’avis que sa présence au Mali n’aura servi à rien, si ce n’est que de contribuer à aggraver la situation sécuritaire.
Beaucoup de maliens ne comprennent pas, comment toutes ces forces étrangères (que constitue la MINUSMA) venues des quatre coins du globe terrestre, avec armes et logistiques de nouvelles générations, n’ont pu empêcher que des bandits ou des terroristes parviennent à déstabiliser leur pays ? Cela, en perpétuant des attaques, pour constamment tuer les soldats des Famas et les paisibles populations du Centre et du Nord. Cela est inconcevable pour eux.
De sorte que beaucoup de voix s’élèvent actuellement pour demander le départ pur et simple de la Minusma, comme réclamé depuis longtemps. Certaines associations n’ont pas hésité de monter au créneau pour dénoncer sa présence. C’est le cas de l’emblématique mouvement ‘’Yerewolo debout sur les remparts’’. Le vendredi 28 avril 2023, au palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, ce mouvement souverainiste a organisé un grand meeting. Au cours duquel, il a pu mobiliser du monde (des milliers de personnes) pour demander le départ de la Minusma du territoire malien. On pouvait lire, entre autres slogans : « MINUSMA dégage » ; « MINUSMA terroriste ». Les animateurs du meeting ont, tour à tour, accusé la mission onusienne d’être de connivence d’avec la France et l’OTAN, pour maintenir l’insécurité au Mali de façon à justifier leur présence. Ils ont dénoncé l’attitude hypocrite de la France et la MINUSMA qui aideraient financièrement les rebelles séparatistes du nord, allant jusqu’à assister, le 6 avril de chaque année, aux prétendus célébrations de leur indépendance. « Yéréwolo débout sur les remparts » exige que les Autorités maliennes s’opposent au renouvellement du mandat de la MINUSMA qui s’achève en juin prochain.
Pourtant, le même vendredi 28 avril, dans les régions du nord, notamment à Gao et Tombouctou et bien d’autres, des zones les plus concernées par les activités humanitaires de la MINUSMA, certaines associations s’inquiètent pour la sécurité économique des populations, si et seulement si la mission onusienne partait. C’est notamment le cas d’une déclaration de Gao, lors d’une conférence de presse le 29 courant, dans laquelle, « Les corps constitués de la société civile de Gao » demandent le maintien de la MINUSMA. Selon ladite déclaration, ‘’Le retrait précipité de la MINUSMA, risquerait d’entrainer des conséquences sociales, économiques profondes pour nos communautés dans les régions Nord du Mali, du centre ainsi que le pays’’.
A Tombouctou et Taoudéni, même refrain, au cours d’un meeting comme pour répondre à celui de Bamako. Les organisateurs disent non au départ de la MINUSMA du Mali : «Les populations de Tombouctou et Taoudéni soutiennent la MINUSMA, pour son engagement en faveur de la paix et du développement socio-économique », pouvait-on lire sur une banderole mors de ce meeting.
Ainsi, si la présence de la MINUSMA est, pour certains, source de menaces sécuritaires, d’autres estiment, au contraire, qu’elle est gage de sécurité économique. Comme l’on peut constater : la question de la MINUSMA divise les maliens. Tandis que, si l’on tient compte de l’intérêt supérieur de la nation, ce machin onusien ne devrait pas être source de divisions des maliens. D’un côté comme de l’autre, il faut donc savoir raison garder. Car le Mali traverse actuellement un moment difficile où l’heure doit être plutôt à l’union sacrée et non à la division.
Ces différences tendances risquent de fragiliser le combat de la Transition. Pour éviter cela, les Autorités politiques transitionnelles doivent, illico presto, prendre une décision idoine allant dans le sens de l’intérêt général de tous les maliens. Après tout, seul le Mali compte !