Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Amadou Albert Maïga, membre du Conseil National de Transition, prédit une possible reprise des hostilités entre l’armée malienne et les groupes armés qui contrôlent depuis plus d’une décennie la région de Kidal. La CMA prend les propos au sérieux.
La vidéo dure près de deux minutes. L’on y voit, Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de la transition (CNT), se prononcer sur la situation qui prévaut dans la région de Kidal. Il rassure les population que la fusion des groupes armés de Kidal dans une seule bannière politico-militaire et le voyage des diplomates des pays membres de la médiation internationale dans la mise en œuvre de l’accord de paix n’entament en rien l’engagement de l’armée malienne à reprendre le contrôle de Kidal. « Je suis sûre que la guerre est inévitable à Kidal », déclare ce membre de l’organe législatif de transition, qui poursuit que « les populations de Kidal sont pris en otage par un groupuscule de personnes qui instrumentalisent quelques personnes pour faire des déclarations contre le Mali ».
Avant de conclure « nous rentrerons très bientôt dans la guerre de libération de Kidal afin de couper la tête du serpent ». Ces propos de cet habitué des réseaux sociaux et très proche des militaires sont largement « likés » par les internautes. Ils sont pris au sérieux par les mouvements armés de Kidal qui ont fusionné récemment en une seule entité militaire et politique. Le porte-parole de la coordination des mouvements de l’Azawad, Mohamed Elmaouloud Ramadane, a condamné sur les réseaux sociaux ces propos qu’il qualifie de « va-t-en guerre ». « Nous condamnons cette déclaration va-t-en-guerre d’un responsable de l’une des premières institutions du pays, et nous prenons la communauté internationale à témoin de tels agissements », a-t-il dit.
Cette déclaration survient au moment où les groupes armés de Kidal et le gouvernement sont à couteaux tirés dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Les mouvements ont suspendu leur participation à la réunion du comité de suivi de l’accord dénonçant sa lenteur. Ils ont exigé la tenue d’une réunion dans « un terrain neutre ». Le gouvernement malien refuse. Les tentatives de la médiation internationale pour leur ramener autour de la table des négociations restent vaines.
Siaka DIAMOUTENE