Un sommet des dirigeants de la Cédéao est prévu dans les prochains jours, pour décider de la réaction à avoir après l’expiration, dans la nuit de dimanche à ce lundi 7 août, d’un ultimatum ouest-africain exigeant le retour à l’ordre constitutionnel. L’armée malienne a de son côté annoncé l’envoi, à Niamey, d’une délégation officielle conjointe Mali/Burkina Faso, pour « témoigner de la solidarité des deux pays » avec les auteurs du coup d’État. La France suspend « jusqu’à nouvel ordre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Burkina Faso.
L’annonce de la suspension de l’aide de la France au Burkina Faso a été faite, dans la nuit de dimanche à ce lundi 7 août, par le ministère français des Affaires étrangères
Cette suspension vient « sanctionner le soutien » de Ouagadougou « au coup d’État militaire au Niger », selon une source proche du dossier.
Les relations entre la France et le Burkina Faso s’étaient déjà étiolées, depuis l’arrivée au pouvoir l’an dernier, par un coup d’État, du capitaine Ibrahim Traoré. Début 2023, la France avait acté le départ de la force « Sabre » demandé par les autorités de Ouagadougou, mais n’avait pas suspendu son aide financière, comme elle l’avait fait pour le Mali. L’aide de la France a également été suspendue au Niger dès le 29 juillet, au lendemain du coup d’État.
Si Paris n’avait pas coupé le robinet au Burkina Faso, jusqu’à présent, c’est, toujours selon cette source proche du dossier, parce que les autorités françaises étaient « ouvertes au dialogue avec le capitaine Traoré ». Mais ce soutien à la junte au Niger est interprété par Paris comme un « choix de ne pas saisir la possibilité » de dialoguer.
Alors concrètement, de quels montants parle-t-on ? Pour vous donner un ordre d’idée, l’aide budgétaire programmée, l’an dernier, s’élevait à 13 millions d’euros. Les projets d’aide au développement représentent un peu plus de 480 millions d’euros. Au Pays des hommes intègres, dont plus de 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, l’Agence française de développement finançait ou co-finançait des projets, entre autres, dans les secteurs de la santé, de l’agriculture ou encore de l’énergie.