Le coût des dégradations commises lors des émeutes qui ont secoué la France fin juin après la mort d’un adolescent tué par la police a été réévalué de 650 à 730 millions d’euros, a indiqué mercredi la fédération nationale des assureurs.
Au total, 15.600 sinistres ont été recensés en France après les six nuits d’émeutes déclenchées par la mort de Nahel M., 17 ans, tué à bout portant lors d’un contrôle routier près de Paris. Les images de sa mort avaient soulevé une immense vague de colère chez une partie de la jeunesse.
Plus de 90% du coût total des dégradations est lié aux dommages subis par les professionnels et les collectivités locales, a assuré la fédération France Assureurs dans un communiqué où elle revoit à la hausse la facture globale.
« Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs », a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.
De nombreux équipements publics, comme des écoles, des médiathèques ou des bâtiments administratifs avaient été pris pour cible par les émeutiers. Un sans-abri a d’ailleurs été condamné mercredi à deux ans de prison pour avoir incendié le centre administratif de Saint-Denis, en banlieue parisienne.
Deux mois après les émeutes, de nombreux commerces visés par les dégradations n’ont par ailleurs pas encore rouvert leurs portes, selon une récente enquête de l’AFP.
Le 1er juillet, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes, envers qui les banques étaient également appelées à faire preuve de compréhension.