Le chef du gang équatorien de Los Choneros, Adolfo Macias, alias Fito, dont l’évasion dimanche d’un centre pénitentiaire de Guayaquil (sud-ouest) a enclenché un cycle de violence contre les autorités, pourrait se trouver dans la Colombie voisine en état d’alerte, a indiqué vendredi l’armée.
Interrogé sur la présence de l’ennemi public n°1 en Equateur, le général Helder Giraldo, commandant des forces armées colombiennes, a estimé que « c’est possible, et c’est pourquoi nous avons un dispositif d’envergure pour (…) capturer ce terroriste ».
Le général a souligné auprès de W Radio qu’environ 200 des 220 détenus qui se sont échappés des prisons équatoriennes ces derniers jours « ont été repris par les autorités » équatoriennes. « Il reste 20 fugitifs sur lesquels nous sommes très vigilants ».
L’armée colombienne surveille également la possible présence sur son sol de Fabricio Colon Pico, chef du gang Los Lobos, évadé lui aussi d’une autre prison équatorienne.
La Colombie a dès mercredi renforcé la présence militaire à sa frontière avec l’Equateur pour empêcher le passage de fugitifs traqués. Le Pérou a fait de même.
« La priorité est de bloquer le passage de ces chefs (…), de ces groupes armés qui, à tout moment, voudraient entrer sur le territoire national », a ajouté le général Giraldo.
Selon lui, les Choneros et d’autres bandes criminelles en Equateur, comme les Tiguerones, qui opèrent dans la province frontalière d’Esmeraldas, ont « une relation étroite » avec des groupes armés colombiens tels que le Front Oliver Sinisterra, un groupe dissident des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
La Colombie craint également l’idée du président équatorien Daniel Noboa de renvoyer 1.500 prisonniers colombiens à la frontière, arguant « d’accords internationaux », pour faire face à la surpopulation carcérale. La Colombie rejette cette mesure unilatérale et maintient que, dans la pratique, cela reviendrait à libérer ces prisonniers.
De l’avis de beaucoup dans les deux pays voisins, l’Equateur connaît aujourd’hui une situation de plus en plus similaire à la Colombie des années 80, alors livrée à la violence aveugle du baron de la drogue Pablo Escobar, finalement tué par la police en 1993.
Cependant vendredi la vie reprenait lentement son cours normal après la terreur semée par les gangs depuis lundi. La majorité des magasins ont rouvert et les transports publics ont repris.