La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a décidé unilatéralement de se retirer de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Elle est à la manœuvre pour déstabiliser le Nord du pays. En complicité avec des groupes terroristes dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la CMA a attaqué les positions des Forces armées maliennes (FAMa) à Bamba, Gao, Bourem et surtout le bateau « Tombouctou » à Rharous dans le but de faire un maximum de victimes.
Le mardi 12 septembre 2023 aux environs de 09 h les groupes terroristes ont attaqué les camps de l’Armée à Bourem, à 90 km de la ville de Gao. Selon des sources sur place, c’est très tôt le matin que les assaillants ont commencé à attaquer les deux camps militaires de la ville. La riposte foudroyante des Forces de défense et de sécurité ne s’est pas fait attendre. Dans une bonne coordination, les forces terrestres et aériennes ont donné la réplique aux assaillants.
« Le bilan cumulé provisoire des opérations de ce jour fait état de 46 terroristes tués, identifiés dont 03 responsables à Bourem et aux alentours, plus de 20 pick-up détruits et comprenant ceux équipements d’armes », indique un communiqué de l’Etat-major des FAMa.
Au cours de ces combats violents, les FAMa ont enregistré 10 morts et 13 blessés, tous évacués sur Gao, précise le communiqué de l’état-major.
La précision des renseignements a permis de combiner les actions aéroterrestres et mis en échec cette attaque. Les terroristes rescapés en débandade dans leur fuite se sont répondus vers le Nord dans les secteurs d’Agamor et Almoustarat en abandonnant plusieurs de leurs compagnons, précise l’état-major général des armées.
Ces agissements de la CMA n’est guère surprenante. Elle trouve sa motivation dans la détérioration des relations entre la France et le Mali. Nul n’est dupe !
Les autorités françaises, qui ont du mal à digérer la remise en cause par Bamako de plusieurs l’accord notamment l’accord de défense franco-malien et elles n’arrivent pas à accepter l’expulsion des troupes d’occupation françaises, cherchent par tous les voies et moyens à embraser le Mali comme ce fut le cas en 2012 où Nicolas Sarkozy a instrumentalisé le MNLA via Blaise Compaoré et Mohamed Ould Abdel Aziz pour déclencher la rébellion.
En effet, depuis des mois, les officines de l’Elysée sont à la manœuvre à l’intérieur et à l’extérieur dans le dessein de remettre en cause l’accord de paix et de déclencher une nouvelle rébellion au Nord du Mali.
La France, dénoncée par les autorités maliennes pour aide et assistance aux terroristes et aux groupes djihadistes, se comporte ainsi comme un Etat voyou et qui n’a aucun égard pour les pays africains, singulièrement le Mali.
En outre, il y a lieu de s’interroger sur le jeu trouble de l’Algérie. Longtemps parrain de certains chefs rebelles et djihadistes dont Iyad Ag Ghali, ce pays voisin continue son exercice favori : être pompier et pyromane.
Il faut renforcer la vigilance à tous les niveaux afin de barrer la route à ce nouveau complot orchestré par la France et dont l’exécution est confiée à la CMA.
Ce mouvement est coutumier de ces pratiques depuis l’éclatement de la crise en 2012. De cette date à maintenant, les responsables de la CMA, connus pour être des alliés et complices des narcotrafiquants et des djihadistes, sont devenus des maîtres chanteurs professionnels. Et la crise sécuritaire dans le septentrion malien n’est qu’un honteux fonds de commerce qui profite à une poignée d’individus au détriment des communautés du Nord du Mali.
Ce complot se déroule sous le regard complice d’une communauté internationale qui ne pipe mot…
Collusion avec les terroristes
Outre cette duplicité de la France, ce regain de violence met à nu la collusion entre la CMA et les groupes terroristes liés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans d’Iyad Ag Ghali.
En effet, Il est communément admis que les responsables de la CMA utilisent une stratégie indistincte pour semer le chaos et la peur. Ils revendiquent souvent des attaques contre des installations militaires, tandis que d’autres fois, ce sont les prétendus groupes terroristes qui attaquent des civils. Mais comme la frontière entre les différents groupes est quasi inexistante, c’est un et même acteur qui agit dans les deux cas. En 2012, ils ont agi de la même manière pour conquérir diverses régions du Nord.
Déjà le 28 février 2020, un rapport transmis au Conseil de sécurité de l’ONU épinglait déjà la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’être « en complicité avec les groupes terroristes » non seulement dans le Nord, mais aussi au Centre. Dès l’introduction, les experts regrettent « le rejet par la CMA de toute initiative de synergie entre les groupes signataire de l’accord pour combattre les terroristes dans Nord du Mali ». Ils accusent la CMA d’ « imposer sa propre stratégie de coexistence avec les groupes armés terroristes » qui l’ont « aidé » même à « imposer » sa présence à Talataye dans la région de Gao.
En plus du Nord, la CMA est « un partenaire sûr » du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans dans le Centre du Mali, charge le rapport, qui soutient également que la base de la CMA à Foïta dans la région de Tombouctou « aide directement le groupe de l’Iyad Ag Ghali dans la formation et le recrutement ». Les experts affirment que cette base a « apporté un soutien aux terroristes » pour attaquer les bases de l’armée malienne à Nampala, à Dioura et à Soumpi ainsi qu’à d’autres attaques contre les forces internationales et maliennes. En plus du soutien aux groupes terroristes, le rapport reproche aussi à la CMA d’être « impliquée » dans le trafic de drogue dans Nord.
Les récents évènements ne sont donc que la confirmation de l’existence de passerelles poreuse entre CMA et groupes terrorise.
Mémé Sanogo