Dans une vidéo publiée vendredi dernier sur Facebook, Dr Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de la transition (CNT) déclare que l’armée malienne va bientôt engager les opérations pour reprendre le contrôle de Kidal. « La guerre est inévitable à Kidal », dit Amadou Albert Maïga, « Très bientôt, nous rentrerons dans la guerre de libération de Kidal afin de couper la tête du serpent », ajoute-t-il dans une apparente référence à la France, dont la Transition l’a poussé vers la sortie en 2022.
Amadou Albert Maïga reprend l’accusation persistante selon laquelle la France a permis à la CMA de s’assurer le contrôle de Kidal. Il affirme que même après le départ de ses soldats, elle continue à soutenir les groupes qui composent la CMA et qui viennent d’annoncer leur fusion. « Ces groupuscules sont à la solde d’un autre pays qui les incite à s’attaquer au Mali », a-t-il dit.
La CMA prend cette déclaration « au sérieux », Mohamed Elmaouloud Ramadane, l’un de ses porte-parole, a dénoncé sur les réseaux sociaux le dimanche 12 février passé, ces propos prédisant la reprise prochaine des hostilités, il estime que le Dr Albert a fait une « Déclaration va-t-en-guerre « Nous condamnons cette déclaration va-t-en-guerre d’un responsable de l’une des premières institutions » du pays, et « nous prenons la communauté internationale à témoin de tels agissements », a-t-il dit.
Les propos d’Amadou Albert Maïga surviennent dans une période de tension entre la CMA et Bamako, et d’inquiétude pour l’accord pour la paix issu du processus d’Alger. La CMA a suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord. Kidal, toujours sous le contrôle de la CMA. Cette insoumission de Kidal demeure un défi majeur pour autorités de la transition dans la quête de souveraineté, et reste un grand motif d’irritation à Bamako.