Tariq Ramadan n’est pas quelqu’un de « violent », a assuré mardi son épouse au deuxième jour de son procès en appel à Genève, pour viol et contrainte sexuelle, des accusations dont il a été acquitté l’an dernier.
Dans cette affaire, la plaignante, 58 ans, qui se fait appeler « Brigitte » pour se protéger des menaces, accuse l’islamologue suisse de l’avoir soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008.
Elle avait porté plainte dix ans après les faits.
Mardi, la défense a fait venir à la barre de la chambre pénale d’appel et de révision du canton de Genève son unique témoin, Iman Ramadan, son épouse, qui lui avait déjà apporté son soutien en première instance.
« Je reste convaincue, comme je l’étais à la première seconde, de l’innocence de mon mari », a-t-elle déclaré
« Comme chacun il n’est pas parfait, mais il a un défaut que je ne lui connais pas, et c’est celui de la violence. La violence est à mon avis quelque chose qu’on ne peut pas cacher. Si mon mari avait de la violence en lui, physique ou psychologique, je le saurais », a-t-elle affirmé.
Tariq Ramadan 61 ans, avait été acquitté le 24 mai 2023 des accusations de viol et contrainte sexuelle par le Tribunal correctionnel de Genève, faisant valoir l’absence de preuves, les témoignages contradictoires, y compris des psychiatres, et les « messages d’amour » envoyés par la plaignante après les faits.
Il nie tout acte sexuel, et avait affirmé en première instance s’être laissé embrasser avant de mettre rapidement fin à l’échange.
En France, la cour d’appel de Paris se prononcera le 27 juin sur l’appel de l’islamologue contre son renvoi devant la cour criminelle départementale pour le viol de quatre femmes entre 2009 et 2016, le parquet général ayant requis l’abandon des poursuites pour trois d’entre elles et écarté toute notion d’emprise.
M. Ramadan avait d’abord contesté tout acte sexuel avec les accusatrices avant de reconnaître des relations sexuelles extraconjugales « de domination », rudes mais « consenties ».
Son épouse a rejeté mardi devant le tribunal suisse l’idée que son mari puisse avoir un « double discours » sur le plan personnel à son égard. « Il s’est simplement tu » au sujet de certains agissements, « et le jour où il a décidé d’en parler, il l’a assumé ».
Elle a également repris les arguments de son mari qui se pose en victime d’un « groupe de femmes », affirmant que les ses détracteurs « se sont servis du mouvement Metoo pour le discréditer » sur le plan privé.