L’hôtel de l’Amitié a servi de cadre le lundi, 22 mai 2023 à la tenue de la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. Sous le thème : “Mesures préventives, facteurs contributifs pour accélérer l’élimination de la fistule obstétricale au Mali”, le Mali a célébré cette journée internationale à travers une table ronde animée par des éminents spécialistes en la matière. L’ouverture des travaux était placée sous la présidence du ministre de la santé qui, était représenté par Dr Ben Moulaye Idriss Haïdara, directeur de l’Office Nationale de la Santé de la Reproduction (ONASR), en présence de Dr Sadio Diarra de l’UNFPA ainsi que les autres partenaires.
Prenant la parole pour l’ouverture, le directeur de l’ONASR a fait savoir que la problématique de fistule obstétricale est liée à plusieurs facteurs à savoir le mariage précoce / grossesse précoce, le retard tardif aux soins pour l’accouchement, les mutilations génitales féminines, l’inaccessibilité géographique des services de santé, la malnutrition, la pauvreté et les erreurs médicales.
Selon les spécialistes, la fistule obstétricale (FO) se définit comme une perforation de la paroi vaginale qui communique avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile. Elle se manifeste par une perte d’urines et parfois de matières fécales par le vagin engendrant une souffrance physique, morale, psychologique et sociale. La fistule obstétricale est une affection très handicapante qui touche la jeune femme et qui l’exclut de la société. Elle frappe en général des parturientes de niveau socio-économique bas, dans les régions où la couverture médicale est faible.
Comment l’éviter ?
Pour éviter la survenue de la fistule obstétricale , les spécialistes conseillent aux femmes d’effectuer des consultations prénatales régulières, effectuer l’accouchement dans un centre de santé, poser toujours une sonde urinaire en cas d’évacuation, recourir à la césarienne au besoin, former plus de chirurgien pour la pratique Césarienne, éviter le mariage d’enfants, promouvoir la planification familiale, élaborer un plan d’action pour l’élimination de la fistule et ne jamais exciser les jeunes filles.
Une fois victime de fistule obstétricale, son traitement est cher et n’est pas à la portée des victimes (300 000 et 500 000F CFA pour un cas).
Les éléments constitutifs du traitement sont les examens médicaux, les analyses de laboratoire pour tout cas opératoire, les kits opératoires, les frais de chirurgie et d’hospitalisation.
Au Mali, ce traitement est pris en charge généralement par les partenaires : UNFPA , USAID / MSSFPO , IAMANEH Mali , COOPERACCIO , ONG – MERE , AMCP – SP , GREFFA , DELTA SURVIE, DEBBO ALAFIA , INNER WEEL , FONDATION ORANGE …
De 2018 à 2022 le ONSR et ses partenaires ont pris en charge 1112 cas soit : 178 cas en 2018 ; 253 cas en 2019 ; 192 cas en 2020 ; 240 cas en 2021 et 249 cas 2022.
Selon les explications du Dr. Haidara, la fistule est une maladie curable et évitable. ‘’Mettons les mesures préventives en marche pour éviter la survenue de la fistule. La conjugaison des efforts de tous les acteurs permettra d’eliminer la fistule obstétricale au Mali’’, a-t-il expliqué.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net