Dans un message posté sur Instagram, la membre du relais 4 x 400 m s’inquiétait d’être privée de cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à cause de son foulard. Selon les informations du Parisien, elle pourra bien y participer, mais avec une casquette.
Comme un air de déjà-vu. Sounkamba Sylla, membre du relais 4×400 m français, a posté un message sur ses réseaux sociaux en s’inquiétant du fait de ne pas pouvoir participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui se tiendra vendredi 26 juillet, parce qu’elle porte un foulard.
Un sujet épineux qui avait déjà fait du bruit au mois de juin dernier, lors des Championnats d’Europe d’athlétisme organisés à Rome, durant lesquels la sprinteuse de 26 ans avait dû courir avec une casquette, et non avec son foulard, en raison d’un principe de neutralité et de laïcité voulu par le Ministère des sports.
« Tu es sélectionnée aux JO, organisés dans ton pays, mais tu ne peux pas participer à la cérémonie d’ouverture parce que tu portes un foulard sur la tête », a-t-elle publié en story Instagram ces derniers jours, le tout accompagné d’un émoji clown et d’une mention évoquant non sans ironie « le pays de la liberté ».
« Elle comprend nos principes, nos règles »
Face à ce début de polémique, les échanges sur le sujet ont repris entre l’athlète de confession musulmane et le ministère, sans qu’il y ait de blocage. Selon nos informations, comme à Rome, il a été convenu que la sprinteuse qui s’apprête à vivre ses premiers Jeux puisse porter cette casquette munie d’une bande de tissu qui fait officiellement partie de la tenue de l’équipe de France. Les discussions sont en bonne voie.
« À Rome, on a eu ces échanges avec l’athlète concernée, le directeur de la performance, avec la DG de la fédération, avec le président de la fédération et les équipes du CNOSF (Comité national olympique sportif et français), a détaillé Amélie Oudéa-Castéra, lors d’une conférence de presse ce mercredi. Dans ces échanges, ils ont senti beaucoup de bienveillance et l’envie de trouver des solutions, pas de priver l’athlète, tout en lui expliquant les tenants et les aboutissants et l’exemplarité à laquelle en tant qu’athlète de l’équipe de France elle est amenée à respecter. »
Suite à ces discussions, la balle est désormais dans le camp du CNOSF et du Ministère des sports, qui étudient la possibilité d’ajouter une casquette à la silhouette officielle française de ces Jeux olympiques. « Nous sommes en train de mener une discussion avec LVMH (NDLR : propriétaire du Parisien – Aujourd’hui en France) et Berluti, parce que notre volonté est que Sounkamba Sylla puisse participer à cette cérémonie. Elle comprend nos principes, nos règles et elle sait que rien est tourné contre elle », a précisé la ministre.
Par ailleurs, selon L’Équipe, à défaut de le porter à la cérémonie et sur les pistes, Sounkamba Sylla aurait le droit de porter son foulard dans le village olympique.
La charte olympique autorise le foulard
Après avoir couru avec un foulard noir lors des mondiaux en 2022 et 2023, le Ministère des sports avait jugé que « le port d’un signe religieux ostensible » n’était pas en conformité avec le principe de neutralité. Des discussions avaient alors été entamées pour lui signifier qu’elle ne pourrait être sélectionnée que si elle respectait cette obligation de neutralité. C’est pourquoi elle avait couru à Rome avec une casquette bleue munie d’un tissu pour cacher l’intégralité de ses cheveux.
La charte olympique n’interdit pas le port de signes ou tenue à caractère religieux lors des Jeux. Elle précise juste qu’aucune propagande « politique, religieuse ou raciale n’est autorisée ». En pratique, le CIO laisse aux fédérations internationales le fait d’accepter ou non le port de tels attributs. La cérémonie d’ouverture fait partie des moments où la France considère que les principes de laïcité et de neutralité s’appliquent.