Des roquettes ont été lancées lundi contre une base en Irak accueillant des troupes américaines, quelques jours après qu’une frappe américaine a tué quatre combattants irakiens pro-iraniens, sur fond de craintes d’une conflagration régionale, selon des sources irakiennes.
« Des roquettes ont été lancées sur la base d’Aïn al-Assad », dans la province d’al-Anbar, a indiqué une source militaire sous couvert d’anonymat.
Certaines « sont tombées à l’intérieur de la base », et une roquette est tombée sur un village voisin sans causer de dégâts, a-t-elle ajouté.
Un commandant d’un groupe armé pro-iranien a pour sa part affirmé à l’AFP, également sous couvert d’anonymat, qu’au moins « deux roquettes ont ciblé » la base, sans préciser qui était à l’origine de l’attaque.
Une autre source du groupe et une source sécuritaire, également sous couvert d’anonymat car non autorisées à parler à la presse, ont confirmé qu’une attaque avait eu lieu.
De telles attaques étaient fréquentes au début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, mais depuis elles ont beaucoup diminué.
Cependant, cette dernière attaque à la roquette survient alors que les craintes sont de plus en plus fortes d’une attaque de l’Iran et de ses alliés contre Israël, après les assassinats récents de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah libanais, attribués à ou revendiqués par Israël.
L’Iran et le Hezbollah ont promis des représailles pour ces assassinats, qui sont les derniers d’une série d’attaques coup pour coup qui font craindre une conflagration régionale découlant de la guerre à Gaza.
L' »Axe de la résistance » contre Israël, aligné sur l’Iran, comprend également des groupes armés irakiens et les rebelles houtis du Yémen, qui ont déjà été entraîné dans la guerre démarrée il y a presque 10 mois.
L’attaque à la roquette de lundi survient après une frappe américaine mardi dernier qui a visé des combattants irakiens pro-iraniens « qui tentaient de faire décoller des drones d’attaque » qui « constituaient une menace pour les forces américaines et de la coalition » antijihadiste dans la région, selon un responsable américain de la défense.
La frappe de mardi dernier, qui selon des sources irakiennes a fait quatre morts, était la première menée par les forces américaines en Irak depuis février.
Deux attaques récentes ont touché des bases abritant des soldats américains ou leurs alliés en Irak, le 16 et le 25 juillet.
Avant cela, les troupes américaines en Irak et en Syrie n’avaient pas été visées depuis avril. Mais les attaques contre elles avaient été beaucoup plus fréquentes – plus de 175 fois – pendant les premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Le mouvement « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran, a revendiqué la plupart des attaques, disant les avoir menées en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
En janvier, une frappe de drone attribuée à ce mouvement avait tué trois soldats américains dans une base en Jordanie. En représailles, les Etats-Unis avaient lancé des dizaines de frappes contre des combattants pro-Iran en Irak et en Syrie.
Depuis, les attaques contre les forces américaines ont grandement diminué.
Bagdad a tenté de désenvenimer la situation, engageant des pourparlers avec Washington sur l’avenir de la mission de la coalition internationale en Irak, les groupes pro-Iran demandant son retrait.
Quelque 2.500 militaires américains sont stationnés en Irak et 900 en Syrie.